De nombreuses œuvres d’artistes sont illégalement reproduites sous forme de lignes de code, les fameux NFT («non-fungible tokens») ou jetons non fongibles. Ce procédé, qui bafoue le droit de la propriété intellectuelle, se révèle très difficile à endiguer.
Claudia Andrieu passe ses journées à traquer la contrefaçon. La responsable juridique de Picasso Administration, structure qui gère les droits de l’œuvre de l’Espagnol, cherche ceux qui pillent le nom et les images de l’artiste à des fins commerciales. Ses actions, intentées sur le terrain du droit d’auteur et du droit des marques, ne se comptent plus.
Mais avec la vogue des NFT (non-fungible tokens, ou jetons non fongibles), ces lignes de code qui renvoient à un certificat d’authenticité dans une blockchain, elle ne sait plus où donner de la tête.
OpenSea, la seule plateforme numérique spécialisée dans la vente de NFT, affiche pas moins de 2,2 millions d’occurrences avec le nom Picasso. En septembre, elle a fait retirer d’une vente chez Christie’s un NFT de l’artiste Trevor Jones représentant le taureau de Picasso en version animée qu’on retrouve aujourd’hui sur… OpenSea. «C’est une vraie dinguerie, tonne Claudia Andrieu. Un monde sauvage, dérégulé tant au niveau de la propriété intellectuelle que du droit fiscal.» En novembre, la juriste tombe sur une plateforme, Picassol.io, qui prétend vendre des NFT d’œuvres de Picasso.
La coupe est pleine : Picasso Administration lance, le 27 novembre, une action à l’encontre du site litigieux, désormais bloqué. «Les NFT de Picasso qui reproduisent tout ou partie des œuvres de l’artiste sont des contrefaçons», martèle l’avocat Jean-Jacques Neuer, qui représente les héritiers, rappelant qu’à ce jour ceux-ci «n’ont ni mis sur le marché des NFT de Picasso, ni donné à des tiers le ...
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