Les suites données au rapport Racine suscitent davantage de déception que d’adhésion de la part de ceux qui s’estiment oubliés des politiques publiques.
La scène illustre le peu de cas accordé aux auteurs depuis fort longtemps. Dans son ouvrage Foucault en Californie (Zones, 144 pages, 16 euros), Simeon Wade rapporte que le philosophe Michel Foucault expliquait, en 1975, avoir envoyé son manuscrit d’Histoire de la folie à cinq éditeurs parisiens avant d’en trouver un qui le publie (en 1961). « Et encore, on ne l’a accepté que parce qu’un de mes amis l’a défendu devant le comité de lecture de Plon, qui l’a publié sans prendre la peine de le lire. Tous les autres éditeurs ont déclaré que c’était un livre aberrant, incompréhensible, verbeux et invendable. Je n’ai reçu que quelques milliers de francs de droits d’auteur. Le contrat n’était pas exactement équitable. » Peu de choses ont changé.
Article réservé à nosEn janvier 2020, le rapport de Bruno Racine intitulé « L’auteur et l’acte de création », remis au ministre de la culture, Franck Riester, déplorait que les artistes-auteurs, dont les conditions économiques et sociales se dégradent, se situent dans « un angle mort » des politiques publiques. Ses suggestions, saluées par les créateurs, sont restées sans effet pendant plus d’un an. Dans la même veine, le rapport des députés Pascal Bois (LRM) et Constance Le Grip (LR) sur le statut des auteurs a aussi souligné, en juillet 2020, la paupérisation croissante de ces derniers et le déséquilibre de leurs relations avec les producteurs, éditeurs ou diffuseurs. En décembre 2020, un troisième rapport, signé par Pierre Sirinelli, professeur de droit privé à Paris-I, a, en revanche,...
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