L'architecte et la direction de la salle de concert inaugurée en 2015 ont signé un accord mettant un terme aux contentieux qui bloquaient les derniers travaux.
C'est sans doute le dernier coup de théâtre orchestré par Laurent Bayle avant de quitter ses fonctions le 1er novembre : régler le contentieux qui oppose la Philharmonie de Paris et l'architecte Jean Nouvel. Les deux parties ont conclu jeudi un accord transactionnel «par l'effet duquel il est mis fin de manière pleinement satisfaisante pour chacune des parties à la totalité de leurs différends, tous domaines confondus, notamment sur les coûts et les délais.» L'architecte et la salle de concerts mettent sur le compte de divergences et malentendus, cette rupture du dialogue qui avait conduit Jean Nouvel à refuser d'assister à l'inauguration du bâtiment le 14 janvier 2015, puis à entreprendre une énième action en justice, très médiatisée, en octobre 2019.
L'accord entre les deux parties se fait au nom du respect et de la protection de «l'intérêt public culturel», manière de sortir par le haut d'un duel sans fin. Celui-ci tenait à un chiffrage trop faible du coût du bâtiment au moment du concours d'architecture qui vit, en 2007, le choix du projet de Jean Nouvel. Puis à la volonté de la Philharmonie de contenir les dépassements de diverses améliorations ou modifications souhaitées par l'architecte. Celui-ci réclamait fin 2012-2013 la refonte totale du projet qui lui fût refusée. Estimé 118 millions d'euros au moment du concours, en 2007, ce budget a été révisé à 218 millions d'euros après la procédure d'appel d’offres pour finir à 328 millions en 2015. L'architecte avait été écarté de la maîtrise d'œuvre de 2013 à 2015.
Un bâtiment encore inachevé
Outre les batailles juridiques, le conflit entre l'architecte et la Philharmonie laissait le bâtiment inachevé. L'arrivée, avec la grotte, reste une zone indécise entre les escalators et l'entrée de l'espace exposition. Le foyer et ses espaces de circulation sont très basiques. L'accord de ce jour prévoit une enveloppe de 15 millions d'euros pour que Jean Nouvel les termine.
«La maîtrise d'œuvre – assurée par M. Jean Nouvel et la société Ateliers Jean Nouvel -, d'une part, l'établissement public Cité de la musique - Philharmonie de Paris, d'autre part, n'ont plus aucune ...
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