La société qui gère les droits des auteurs et compositeurs de musique a mis à l’écart son directeur général, pourtant réélu en 2019 pour cinq ans. Le départ de cet homme aussi brillant qu’autoritaire se fait dans un contexte tendu, alors que le secteur a lourdement souffert de la pandémie.
«Indisponibilité pour motifs personnels» : c’est par cette explication elliptique que Patrick Sigwalt, le président du conseil d’administration de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) a annoncé mi-septembre dans un mail interne la mise à l’écart de Jean-Noël Tronc de la direction générale de la plus puissante société d’auteurs au monde. Il est pour l’instant remplacé par une direction intérimaire et bicéphale composée de Cécile Rap-Veber, l’actuelle directrice du développement, de l’international et des opérations, et du secrétaire général, David El Sayegh.
Manifestement mal à l’aise sur le sujet, la Sacem n’a publiquement rien communiqué sur ce changement pourtant voyant et pour le moins inattendu. Son tout-puissant directeur général était en place depuis juin 2012 et avait été réélu en septembre 2019 pour un nouveau mandat de cinq ans, qu’il a officiellement commencé en juin 2020. Que s’est-il passé dans l’intervalle pour qu’une majorité du conseil d’administration envisage de s’en séparer ? Il semble que des divergences de vue se soient fait jour entre Jean-Noël Tronc et une partie de son conseil d’administration, notamment sur le rôle et la place du directeur général au sein de la Sacem. Une crise de gouvernance assez classique en somme.
Le sujet aurait pu être évoqué au cours d’un conseil d’administration le 7 septembre s’il n’avait été interrompu par un malaise de Jean-Noël Tronc consécutif à une crise d’épuisement. Une semaine plus tard, en son absence pour raisons de santé, le conseil d’administration installait donc une direction provisoire composée de deux dirigeants maison : David El Sayegh et, plus curieusement, l’infuente Cécile Rap-Veber, qui avait pourtant fait savoir début septembre qu’elle était prête à quitter la Sacem pour répondre favorablement à une proposition qui lui était faite. De là à y voir une manière de la retenir… À ce jour, le conseil d’administration n’a donc toujours pas formellement révoqué Jean-Noël Tronc mais il ne fait guère de doute qu’il ...
Lire la suite sur telerama.fr