Le rapport Gauron a été remis aux ministres de la culture et du travail. Il propose d’aménager des « filets de sécurité » ou de prolonger le dispositif actuel.
Appelons-les Eric et Laurent. L’un est musicien, l’autre technicien de plateau. Tous les deux sont intermittents du spectacle et travaillent sur des concerts de moyenne et de grande jauges, où le public est souvent debout. Depuis plus d’un an, ils n’ont plus d’emploi, l’épidémie de Covid-19 ayant entraîné l’interdiction des rassemblements publics et la fermeture des lieux culturels. Grâce à l’année blanche, accordée en mai 2020 par Emmanuel Macron, leur indemnisation chômage a été prolongée jusqu’au 31 août 2021.
Mais que se passera-t-il après cette date, alors qu’ils n’ont pas pu faire les 507 heures de travail indispensables pour ouvrir leurs droits, que la crise sanitaire perdure et qu’un retour progressif à la normale de leur activité n’est pas envisagé avant fin 2021, voire 2022 ? C’est sur ce type de cas concret que s’est penché le rapport Gauron remis, mercredi 21 avril, à la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, et à la ministre du travail, Elisabeth Borne.
Très attendu par le milieu de la culture, ce document de 52 pages, consacré à « la situation des intermittents du spectacle à l’issue de l’année blanche », propose au gouvernement « deux options » pour accompagner la reprise de l’emploi dans un secteur très fragilisé par la crise sanitaire. Option 1 : aménager, par le biais d’un nouveau décret, des « filets de sécurité » pour garantir que tous les bénéficiaires restent couverts. Option 2 : prolonger, par une disposition législative, l’année blanche.
Aménager la couverture ou prolonger l’année blanche
« Pour évaluer la situation au 31 août, nous avons demandé plusieurs simulations à Pôle emploi, explique André Gauron, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes. Si rien n’est fait, à la fin de...
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