ENQUÊTE - Inauguré en 1989, l'édifice doit être rasé au profit d'une forêt urbaine, voulue par le maire Christian Estrosi. La scène doit provisoirement déménager en janvier vers quatre sites différents, en attendant que des lieux pérennes lui soient alloués.
Le soleil caresse de ses rayons le Théâtre national de Nice, bloc de marbre gris haut de 28 mètres, large de 25 et long d'une cinquantaine de mètres. Avec le Musée d'art moderne et d'art contemporain, communément nommé Mamac, le bâtiment forme un ensemble conçu par l'architecte Yves Bayard, inauguré en 1989 sur la Promenade des Arts. À l'époque de sa construction, le fleuve Paillon est déjà recouvert d'une épaisse couche de béton et sert de parking aux habitants. L'édifice culturel lui tourne volontairement le dos, tout comme à la mer. Mais une trentaine d'années plus tard, la ville a évolué. Le parking est devenu une promenade végétalisée, aussi appelée coulée verte par les Niçois. L'architecture des immeubles alentour tranche avec le style épuré et moderne du théâtre. La volonté municipale de prolonger le parcours arboré jusqu'au Palais des Expositions a achevé de décider du sort de la salle de spectacle. Le 7 octobre, les élus municipaux ont finalement voté la destruction du bâtiment, tout comme celle du Palais des congrès Acropolis (700 mètres plus loin), afin d'y ériger une forêt urbaine.
«L'idée est de conquérir des îlots de fraîcheur et de faire disparaître les îlots de chaleur, de valoriser le patrimoine et en même temps de se doter d'équipements culturels de dernière génération», explique au Figaro Christian Estrosi, le maire Les Républicains de Nice. Lequel pointe «les énormes problèmes d'amiante» et «l'inconfort» du théâtre. «La scène et les décors ne correspondent plus aux technologies d'aujourd'hui», précise-t-il, rappelant que le déplacement du TNN constitue un des engagements de la campagne municipale de 2020 et que le projet a été présenté aux Niçois «en toute transparence il y a 3 ans». L'objectif : ajouter huit hectares d'espace boisé aux douze déjà existants.
L'élu, également président de la métropole niçoise, souligne le caractère «indispensable» du projet à la candidature de Nice pour devenir capitale européenne de la culture en 2028. «Ces travaux mettront en valeur le Musée d'art moderne et d'art contemporain qui, lui, se trouvera dans une position dominante. Des expositions d'art et de plein air se dérouleront sur la partie du théâtre qui va être végétalisée. […] Tout cela apportera ...
Lire la suite sur lefigaro.fr