La fréquentation des salles de cinéma enregistre en 2021 une hausse de 47 % par rapport à la catastrophique année 2020, pour un total de 96 millions d’entrées. Des chiffres encourageants, mais qui se heurtent au maintien des restrictions sanitaires.
Cela faisait presque sept mois que les cinémas étaient fermés. Alors, quand les salles ont rouvert à partir du 19 mai 2021, les Français n’ont pas boudé leur plaisir. Portée par une programmation française de qualité et le retour de quelques superproductions américaines, la fréquentation enregistre une hausse de 47 % par rapport à la catastrophique année 2020, pour un total de 96 millions d’entrées, selon les données publiées par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), jeudi 30 décembre. «Ce sont des chiffres encourageants, soutient Magali Valente, directrice du cinéma au CNC. Il y a une baisse réelle des fréquentations du fait de la crise sanitaire mais elle reste tout de même limitée.» Le recul, si l’on considère la seule période d’ouverture (du 1er juin au 31 décembre) se limite à 23,2 % par rapport à 2019, qui fut une année exceptionnelle en termes de fréquentation (la meilleure année depuis 1966).
Cela aurait pu pourtant être pire. Entre le couvre-feu levé le 30 juin et l’instauration du passe sanitaire, les cinémas n’auront bénéficié que de trois semaines d’ouverture sans restriction : dès le 21 juillet, seuls les spectateurs qui montraient patte blanche face au Covid ont en effet pu retrouver les salles obscures sans limite de jauge. Cette brève période fut l’une des meilleures de l’année pour les salles avec 4 millions d’entrées sur la seule semaine de la fête du cinéma, dans les premiers jours de juillet. Avec l’obligation du passe sanitaire, la fréquentation s’est réduite de 40 % par rapport à la semaine précédente et les films déjà sortis en ont pâti, comme Kaamelott : Premier Volet après un très bon démarrage. «Nous pouvons dire que sans le passe sanitaire, le film d’Alexandre Astier (le plus gros succès français de l’année avec 2,7 millions d’entrées, ndlr) aurait fait encore mieux, explique Magali Valente. Mais il est tout de même difficile de quantifier les pertes pour d’autres films. S’ils n’ont pas rencontré leur public, est-ce parce qu’ils n’ont pas suffisamment plu ou à cause des restrictions ?» Titane, qui a reçu la Palme d’or au Festival de Cannes le 17 juillet, trois jours après sa sortie en salles, n’a fait que 300 000 entrées.
La belle diversité du cinéma français
Les films français ont pourtant été à l’honneur au box-office cette année. Leur part de marché a atteint 40,8 %, avec 39,2 millions d’entrées au total. Bac Nord, de Cédric Jimenez (2,2 millions d’entrées), Boîte noire, avec Pierre Niney (près de 1,2 million d’entrées) ou Aline, de Valérie Lemercier (près de 1,3 million d’entrées) sont de bonnes surprises. Un résultat dû à une belle offre de films nationaux, diverse et de qualité selon le CNC, mais avec un sérieux bémol : les films art et essai proposés par les ...
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