L’économie fragile des manifestations musicales française a été mise à mal par la crise sanitaire. A l’heure de la reprise, de nouvelles inquiétudes apparaissent, de l’augmentation du cachet des artistes à l’arrivée de nouveaux opérateurs aux dents longues.
Flashback. Nous sommes dans le «monde d’avant», en 2019 précisément. Plus de 1 800 festivals de musiques actuelles sont organisés en France dont près de la moitié pendant la période estivale. Près des trois quarts d’entre eux (70%) sont initiés par des associations à but non lucratif, une spécificité française représentative de la fameuse «exception culturelle». Étonnamment, seule une douzaine de ces festivals sont pilotés par de grands groupes commerciaux, français ou internationaux. Détail crucial : quelle que soit leur jauge, plusieurs centaines de spectateurs ou près de trois cent mille pour les Vieilles Charrues (Carhaix, Finistère), l’économie de ces événements relève de la haute voltige. De nombreux grands festivals doivent en effet vendre au moins 90% de leurs billets pour seulement équilibrer leurs comptes. Et pas question de cumuler les pertes quand on est une association.
Depuis le début de la dernière décennie, cette économie pour le moins fragile est menacée par la hausse exponentielle des cachets des têtes d’affiche. La concurrence farouche à laquelle se livrent les festivals européens pendant l’été tire les cachets des artistes, et donc les budgets, à la hausse. Dans cette course impitoyable au mieux-disant, les grands événements français sont handicapés par leur capacité d’accueil souvent inférieure à celle de leurs homologues étrangers mais aussi par une législation…
Lire la suite sur liberation.fr