Metteur en scène, acteurs et coproducteurs se battaient pour maintenir les représentations avignonnaises coûte que coûte, après l’annulation de la pièce en Suisse. Le directeur d’Avignon la déprogramme à son tour.
La rumeur a couru toute la journée d’hier, mais le couperet est tombé ce matin : après avoir été annulée à la Comédie de Genève pour cause d’antagonismes dans les méthodes de travail, les Emigrés, l’ultime pièce du grand metteur en scène polonais Krystian Lupa ne passera pas par Avignon. Le directeur du festival Tiago Rodrigues vient de l’annoncer dans un communiqué. Ce n’est pas faute de s’être démené, d’avoir été au charbon, d’avoir cherché toutes les solutions possibles afin que cette grande fresque adaptée d’un récit de W.G Sebald qui traite de l’Europe, de l’exil et des vies irrémédiablement perdues, faute d’accueil, puisse être partagée avec le public. En cause : la logistique, les délais, les contraintes financières. Le spectacle de Lupa n’était pas terminé. Il lui manquait une petite semaine de répétitions. Hier, vers minuit, Tiago Rodrigues n’avait pas encore jeté l’éponge et il explorait de nouvelles pistes.
Cela peut sembler absurde et surprenant, cette course contre la montre de l’un des plus grands et renommés festivals au monde à la recherche d’un théâtre en état de marche qui puisse accueillir, une poignée de jours en juin, une troupe artistique rendue nomade. Cela révèle aussi la vulnérabilité structurelle du festival d’Avignon, colosse aux pieds d’argile, qui dispose de peu de...
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