L'application du contrôle à toutes les salles de plus de 50 places à partir du mercredi 21 juillet complique davantage le bon déroulement de cette 74ème édition dont le In se termine le 25 juillet et le Off, le 31.
Les haut-parleurs de la place de l'Horloge, à un jet de pierre du Palais des papes, crachent l'avertissement en plusieurs langues. Ils rappellent aux festivaliers la menace du Covid et les gestes barrières qui n'ont à voir avec un spectacle de mime. Pourtant, si le port du masque est obligatoire de midi à 2 heures du matin dans les rues d'Avignon, la plupart des badauds marchent à visage découvert. Dans les salles, c'est autre chose. On ne plaisante pas avec les mesures de précaution et aucun cluster n'a été signalé. Mais l'extension du passe sanitaire à toutes les salles de plus de 50 places pour les spectateurs de plus de 18 ans, applicable à partir du mercredi du 21 juillet, plombe une ambiance déjà peu festive. Artistes, directeurs de salles et techniciens appréhendent cette contrainte supplémentaire dans la dernière ligne droite du festival – le In se termine le 25 juillet, le Off le 31.
Le festival, commencé le 5 juillet, s'est déroulé jusqu'ici à peu près normalement. Surtout dans le In, qui retrouve son public (masqué) et remplit ses gradins comme au temps d'avant le virus, même si trois spectacles n'ont pas pu se tenir à cause du Covid.
Baisse significative des spectateurs
Dans le Off, les choses sont autrement plus compliquées lors de cette édition particulière. Un tiers des compagnies habituellement présentes n'a pas fait le voyage cette année (1070 contre 1592 en 2019). Et les directeurs de théâtre ont dû adapter leurs lieux aux contraintes sanitaires. «On a doublé les loges pour ne pas que les équipes se croisent sans masque, explique Laurent Sroussi, à la tête du 11 à Avignon et du Théâtre de Belleville à Paris. On a créé un fléchage et prévu entre 25 et 40 minutes de battement entre chaque spectacle pour désinfecter.» Il ne propose pas moins de pièces mais constate une baisse significative de spectateurs.
«En 2019, on avait 20 spectacles sur 24 complets le 14 juillet. Cette année, on en a 5 sur 24. Ce n'est pas une catastrophe industrielle et on fera le bilan à la fin mais on va être loin des 40.000 spectateurs de 2019.» Au 11, certaines créations marchent bien (La Collection, Rachel, danser avec les morts, Terreur) mais la foule des grands jours n'est pas là. Arthur Jugnot, directeur du Théâtre des Béliers, autre lieu emblématique du Off d'Avignon, a choisi lui de supprimer la plus petite de ses deux salles et a libéré des créneaux pour ne pas saturer l'espace. Dans une sélection resserrée, on trouve Le Bonheur des uns, de Côme de Bellescize, Ad Vitam d'Alex Vizorek ou encore Saint-Exupéry, le mystère de l'aviateur, qu'il met en scène). «On a très bien démarré, constate Arthur Jugnot. Mais depuis les annonces de Macron le lundi 12 juillet, la billetterie faiblit. Des spectateurs ont annulé leurs réservations. Ce ne sont pas des antivax mais des gens qui nous expliquent qu'ils n'ont pas encore reçu leur deuxième dose de vaccin et qui préfèrent s'abstenir de venir.»
Le In applique le pass sanitaire depuis le début du festival dans la Cour d'honneur. Il a très vite annoncé que le sésame serait exigé à partir du 21 juillet pour accéder à tous les autres lieux. Le Off avance en ordre dispersé. Il n'a pas les moyens ni le personnel pour contrôler chaque spectateur.
Certains théâtres, comme l'Artéphile, ont préféré limiter leur jauge à 49 places pour échapper aux nouvelles mesures. Arthur Jugnot, aux Béliers, a acheté des téléphones portables et a téléchargé l'application qui permet de scanner les QR-codes. Laurent Sroussi, au 11, a fait de même mais...
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