Se produire à Avignon ou pas ? Si l’événement constitue une vitrine exceptionnelle, pour les petites compagnies, le pari est financièrement risqué. Mais certaines d’entre elles peuvent compter sur l’aide de leur conseil régional.
« Faire le “off” d’Avignon », selon la formule consacrée, est-ce d’abord une question d’argent ? Assurément. Pour les 1 270 compagnies françaises qui se ruent cette année à la 57ᵉ édition de ce festival hors norme (1 491 spectacles dans 141 lieux) en espérant être vues, la recherche de financements a bien souvent été le nerf de la guerre. Avant de plonger dans cette forêt théâtrale pour défendre un projet artistique, il faut réunir un budget. Et la réussite de cette quête peut dépendre de l’implantation géographique des compagnies, car certaines régions ont mis en place des dispositifs d’aide ciblés sur le « off ». Davantage qu’un coup de pouce, ces subventions sont le plus souvent décisives.
Cela pourrait paraître contre-intuitif que des conseils régionaux financent des troupes pour qu’elles participent à ce vaste marché concurrentiel du spectacle vivant. Mais, comme le résume Franck Leroy, président de la région Grand-Est : « Si on aidait pendant l’année des compagnies sans les soutenir pour qu’elles aillent à Avignon, on passerait à côté d’un moment essentiel. » Celui qui permet de sortir de sa région, de jouer plus de vingt dates d’affilée (un chiffre rarissime dans le paysage actuel de diffusion théâtrale) avec l’espoir de se faire connaître ou d’asseoir sa réputation, tout en essayant de limiter les déficits. Faire ou ne pas faire le « off » d’Avignon ? A cette question shakespearienne que se posent chaque année un grand nombre de compagnies, tant l’aventure est à haut risque, quelques régions apportent une réponse en jouant un rôle de...
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