La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique est chargée de collecter leurs droits auprès de 500.000 clients-utilisateurs de musique : organisateurs de concerts, restaurants, bars, discothèques, tous en activité réduite à cause du virus. Elle envisage de supprimer plus de 10 % de ses postes.
Les droits versés par la Sacem aux auteurs, compositeurs et éditeurs de musique représentent pour beaucoup d'entre eux leur unique source de revenus. Ces droits sont dus par les organisateurs de concerts (spectacles, festivals) et par tous ceux qui diffusent de la musique publiquement (restaurants, commerces, cafés, cinémas, discothèques, radios, télévisions, plateformes Internet…). Or à cause du Covid-19 qui entraîne des fermetures de lieux et des annulations de manifestations en série , la collecte des droits a fondu.
« Nous estimons la perte globale en droits d'auteur à 250 millions d'euros pour 2020, soit 23 % de moins que les prévisions initiales de collecte de la Sacem », a précisé son directeur général, Jean-Noël Tronc , lors de l'assemblée générale du Prodiss (le syndicat du spectacle vivant) la semaine dernière, évoquant un plan social pour la Sacem qui compte 1.350 collaborateurs.
Selon nos informations, il s'agirait d'un plan avec des départs volontaires visant 170 postes, soit donc plus de 10 % des effectifs. Il viserait en particulier les personnels proches de la retraite. Les frais de personnels pèsent environ les deux tiers du total des charges de l'entreprise. « Est-ce qu'il aurait fallu procéder à des économies avant la période difficile que nous traversons ? Peut-être », dit un connaisseur de l'entreprise.
Sur ces 250 millions, une perte nette de 185 millions concerne les auteurs, compositeurs et éditeurs de la Sacem. Car cette dernière a aussi des accords de réciprocité avec des sociétés soeurs étrangères à qui elle « renvoie » les droits collectés sur le territoire français. Sur les 176.150 bénéficiaires de la Sacem, 21.350 sont étrangers.
Réduire les charges
La Sacem compte près de 500.000 clients-utilisateurs de musique, qui participent au rayonnement d'un répertoire riche de millions d'oeuvres. Chacun joue son rôle au sein de l'écosystème musical et participe à la vitalité de la création. Un cercle vertueux.
Mais la crise sanitaire a impacté l'ensemble des sources de droits conduisant la Sacem à monter un fonds de secours et des avances exceptionnelles dès la fin mars. Auteurs, compositeurs et éditeurs sont victimes d'une double peine : ils ont subi une chute de certains revenus dès le début de la pandémie, comme les primes de commande, et ils verront leurs droits, versés en décalé après l'exploitation et la diffusion des oeuvres, s'effondrer l'an prochain.
En sept ans, entre 2012 et 2019, les collectes de la Sacem avaient pourtant connu une croissance de 28,9 % pour atteindre 1,12 milliard d'euros, permettant à la société, qui répartit 85 % des...
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