L’appel à la solidarité lancé à l’initiative de Nuits sonores à la mi-mars a été rejoint par 500 acteurs indépendants de la musique et des médias. Après un temps de réflexion, le mouvement franchit une seconde étape : la tenue d’états généraux de la culture avec la revendication principale de garantir l’indépendance et la diversité culturelle en France.
Ils avaient été parmi les premiers à se mobiliser. Arty Farty, organisation à l’origine du festival lyonnais Nuits sonores, lançait le 11 mars dernier un “appel des indépendants”, d’abord adressé à la ville de Lyon, puis aux pouvoirs publics français. Le mouvement, qui exigeait un soutien public aux indépendants du secteur de la culture, était vite rejoint par plus de 500 structures à travers le pays, dont de nombreux festivals et clubs (Le Bon Air, Rex Club…), Technopol (Techno Parade) ou encore les médias SoPress (Society, SoFoot…) ouTrax Magazine. Ce mardi 5 mai, l’appel est entré dans sa seconde phase.
La principale initiative du mouvement : la tenue, en toute indépendance de l’État, d’états généraux de la culture et des médias indépendants. Ces derniers visent à constituer « un espace d’une réflexion commune sur la culture et les médias indépendants, leur fonctionnement, leurs interdépendances, les modalités d’accompagnement de l’action publique et de contractualisation avec le privé, la coopération et les nouveaux paradigmes à inventer, dans une logique d’intelligence collective », explique Arty Farty dans un communiqué. Ils devraient se dérouler, selon un agenda prévisionnel, en quatre étapes :
1. Juin 2020 : définition de la méthodologie et de la mise en œuvre.
2. Juillet + août 2020 : un temps de débats et de co-construction, sous la forme de 100 ateliers organisés dans 20 territoires en France pour faire émerger des thèmes, des idées, des propositions.
3. Septembre 2020 : un temps de mise en commun et de cristallisation avec un rendez-vous de deux jours qui réunira, à Lyon, des représentants de tous ces territoires.
4. Octobre 2020 : une mise à l’échelle européenne, sous la forme d’un rassemblement à Bruxelles, de tous les réseaux européens et fédérations d’acteurs culturels et médias indépendants.
Ces réflexions sont notamment motivées par le constat d’une perte d’indépendance des acteurs culturels en France et dans le monde, alors que le secteur est particulièrement touché par la crise liée au Covid-19. Le communiqué mentionne ainsi que le Fonds public d’investissement d’Arabie Saoudite est entré au capital de Live Nation, entreprise mastodonte du secteur du festival, au moment même où les discussions de recomposition capitalistique débutaient en France autour du groupe Lagardère. En République Tchèque, le fond d’investissement de L’État chinois CITIC prenait par ailleurs le contrôle du groupe media Méde. Autant de signaux qui alertent les...
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