Plus vulnérable que le théâtre ou la danse, le milieu des circassiens est frappé de plein fouet par l’interruption des créations et l’annulation des festivals liées aux mesures de confinement.
Le cirque s’alarme. La crise sanitaire porte un coup très rude à cet art populaire que l’on regarde encore trop avec condescendance en haut lieu, comme le rappelle Philippe Le Gal, président de l’association Territoires de cirque, dans un communiqué envoyé le 25 mars pour insister sur la solidarité qu’exige la pandémie. Plus vulnérable que le théâtre ou la danse, l’écosystème du cirque contemporain, basé sur le travail collectif, l’itinérance, des séquences de répétition parmi les plus longues du spectacle vivant (au moins six mois), en raison de l’utilisation des agrès, est frappé de plein fouet par la situation actuelle.
En l’espace de trois semaines à peine, le gel général de l’activité engendré par le Covid-19 a entrouvert un gouffre économique dans lequel les compagnies, actuellement au nombre de 800, risquent de glisser rapidement. L’effet domino des annulations en série va entraîner des conséquences terribles sur la survie de nombre d’équipes artistiques, en particulier les jeunes compagnies, commente M. Le Gal. Les calendriers des lieux et des manifestations ne sont pas extensibles, et les reports ne sauraient résoudre tous les problèmes en train de surgir. Gonfler une saison n’entraînera pas une hausse de fréquentation du public, qui ne pourra pas augmenter le nombre de spectacles qu’il ira voir.
« On est fauché en plein vol »
« C’est l’apocalypse ! », s’exclame Yveline Rapeau, directrice du Festival Spring, dont la 4e édition devait être à l’affiche, du 5 mars au 5 avril, dans 60 lieux de la région Normandie. « Comment le dire autrement, lorsqu’on est fauché en plein vol ? Spring démarrait dans une ferveur incroyable tant du côté des artistes que des spectateurs et, d’un coup, terminé ! L’impact se mesure déjà jusqu’en...
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