Après deux années blanches ou presque, l’Edinburgh International Festival et l’Edinburgh Fringe, temples de l’humour et du théâtre, signent enfin leur grand retour, s’enthousiasme la presse britannique. Mais la pandémie a forcément laissé des traces.
“Le ciel est bleu au-dessus de la High Street, savoure The Scotsman. Les semaines à venir s’annoncent palpitantes.” La longue attente s’achève, à Édimbourg. Trois ans après, l’Edinburgh International Festival et l’Edinburgh Fringe, annulés en 2020 puis organisés a minima en 2021 pour cause de pandémie de Covid-19, signent un retour en grande pompe. “Le coup d’envoi a été donné vendredi 5 août par un grand spectacle au stade de Murrayfield”, relate le quotidien de la capitale écossaise.
Jusqu’à la fin du mois, une “énorme” orgie de théâtre, de “stand-up”, de films (Edinburgh International Film Festival), de littérature (Edinburgh International Book Festival) de danse et de concerts s’offrent aux spectateurs : plus de 4 400 événements, au total, dont 3 430 rien que pour l’Edinburgh Fringe, pensé à l’origine comme un festival “off” mais désormais considéré à lui seul comme le plus important rendez-vous artistique au monde. “Le Fringe fête cette année ses 75 ans, ajoute The Daily Telegraph. Pour les troupes amateurs parfois venues de loin et pour jeunes comédiens, ses créneaux de fin de soirée dans des petites salles délabrées constituent de formidables tremplins, la promesse de voir sa carrière peut-être décoller.” Michael Palin des Monty Python, l’humoriste Eddie Izzard, l’acteur Ian McKellen (présent cette année dans Hamlet de William Shakespeare) et la double oscarisée Emma Thompson : tous ont foulé les planches du Fringe au cours de leur carrière.
Un festival très politique
“Que le festival conserve cette envergure malgré l’impact indéniable du Brexit, du Covid, de la hausse du coût de la vie et de la guerre en Ukraine, c’est tout simplement inespéré”, reprend The Scotsman. Cette année, prédit The Guardian, la politique “occupera une place de choix dans les créations présentées au Fringe”. Entre la démission de Boris Johnson, la course à sa succession et les scandales à répétition à Westminster, “il faut dire que le terrain est particulièrement favorable”. Le futur ex-Premier ministre “fait d’ailleurs l’objet d’une pièce à part entière, Boris the Third, une adaptation satirique de Richard III de Shakespeare”.
Seul ombre au tableau : “même si les salles font état d’une explosion des ventes ces derniers jours”, assure l’Edinburgh Evening News, des interrogations demeurent quant à la fréquentation sur fond d’inflation galopante. Dans le même temps, “quelque 1 700 artistes, ulcérés par la hausse du prix des logements à Édimbourg et inquiets pour les revenus liés à la billetterie après deux années compliquées, se sont fendus cette semaine d’une lettre ouverte aux organisateurs”, explique le Financial Times.
“Le problème, c’est que telle une sorte de pyramide de Ponzi culturelle, le Fringe compte sur une hausse toujours plus importante du nombre de spectateurs, alerte l’édition écossaise de The Times. La pandémie a...
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