Les universitaires Jean-Luc Pouts et Jean-Michel Tobelem signent en ce mois de décembre un guide intitulé «Culture et développement rural». Un travail initié à la demande du Réseau rural français et destiné aux porteurs de projets et aux élus.
Existe-t-il un mode d’emploi type pour conjuguer culture et développement rural ? Le guide «Culture et développement rural», que les universitaires Jean-Luc Pouts et Jean-Michel Tobelem ont achevé à la mi-décembre démontre que non.
Réalisé à la demande du Réseau rural français, ce document livre cependant des éléments de méthode et des recommandations, souvent sous forme de questions que porteurs de projets et élus locaux doivent se poser.
Les auteurs procèdent à une mise à distance du postulat, omniprésent dans la littérature existante sur le sujet, selon lequel les projets culturels sont intrinsèquement générateurs d’évolutions positives (développement territorial et touristique, notamment, attractivité, lien social etc.). «Il est plus rare de s’interroger sur les conditions qui permettent à cette relation d’advenir et de produire l’ensemble des bénéfices attendus pour le territoire», note ainsi Jean-Michel Tobelem, dans le chapitre intitulé «Culture et développement : un vrai sujet de questionnement».
Une série infinie de situations locales, une liste finie d’objectifs de développement
Après avoir étudié une trentaine de situations, dont dix-sept sont analysées par Jean-Luc Pouts dans le chapitre intitulé «En partance pour les campagnes et leur transformation», les auteurs concluent à «la diversité des situations et des nécessités».
Constat qui les a conduits à repérer «un rapport possible entre la série infinie des situations locales et la liste finie des objectifs de développement. Ce rapport semble suggérer qu’il n’existerait pas de modèle de développement idéal, mais seulement des stratégies consistant à composer avec une réalité et à valoriser de façon optimale ce dont on dispose.»
Développement touristique, économique, social, de l’attractivité du territoire sont ces objectifs qui s’entremêlent avec les projets culturels. Le décloisonnement de la pensée et des procédures s’impose donc parmi les clefs de réflexion.
Un projet dans un environnement spécifique
A la lumière de la diversité des situations étudiées sur pièces, les auteurs ont donc regardé à la loupe les conditions qui permettent à des projets culturels de se développer en milieu rural. «Parmi ces conditions, il en est une qui a motivé la plus grande attention des observateurs : la relation entre le projet et son environnement. Car si la grande majorité des projets décrits ici ont su épouser l’histoire et les caractéristiques de leur espace social et culturel, ils montrent aussi qu’il peut exister, en fonction de circonstances locales, une marge encore non optimale entre le potentiel d’un projet et ...
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