Ce fut très rapide, il fallait être concentré, le plan de déconfinement de la culture a fait une brève apparition hier dans le discours d’Édouard Philippe. C’était pour ainsi dire un « caméo ». Terme qui caractérise le passage éclair d’une star dans le langage du cinéma et des séries.
Alliée capitale du confinement, comme je l’ai déjà évoqué ici, la culture fait aussi partie des enjeux économiques majeurs du déconfinement. Mais pour l’heure, elle joue un rôle bien trop furtif dans ce premier scénario de sortie de crise. Voilà ma théorie.
Culture “déconfite” et brouillard de questions
Les médiathèques, les bibliothèques et les petits musées rouvriront le 11 mai, et puisque c’est le cas des autres commerces, les librairies pourront elles aussi reprendre leurs activités. Quant aux grands musées, aux cinémas, aux théâtres et aux salles de concert, ils resteront fermés jusqu’à nouvel ordre. Voilà ce que l’on sait. Sans autres pistes avancées concernant la culture dans le calendrier de l’après. Les « petits musées » comme les «petits festivals » qu’avait mentionné le ministre de la culture Franck Riester, constituant encore une entité bien vague.
Alors dans l’attente de précisions, à ce stade, la culture attend « déconfite » dans le sas du dé-confinement. Un brouillard de questions s’enroule autour de son cou et continue de lui serrer la gorge. Si les lieux culturels doivent être les derniers à revenir à la vie, ils ne peuvent pas en plus être les derniers à connaître leur sort dans ce plan de rémission national.
A ce jour la culture en est réduite à auto-estimer ses chances. Peut-être début juillet pour les cinémas, mais sans aucune certitude, avance Richard Patry, président de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF). Peut-être septembre pour les théâtres. Mais comment faire ne serait-ce que pour répéter les spectacles qui seraient alors joués ? Un interminable conditionnel obstrue l’horizon culturel, et tout se passe comme si ce n’était pas une des priorités.
La culture en cinquième roue du carrosse
Si l’on a parlé de guerre pour qualifier la lutte contre virus, il faut bien avoir en tête que la culture a aujourd’hui beaucoup plus de poids qu’après 45, par exemple. Elle devrait donc être envisagée comme un chantier prioritaire. Elle qui contribue 7 fois plus au PIB que l’automobile et joue un rôle de ciment dans la nation. Comme le rappelait dans un entretien donné au Figaro, le directeur de la musique...
Lire la suite sur franceculture.fr