Tout plutôt que l’inactivité ! Au lendemain du discours du Premier ministre, patrons de théâtre, de musée, de salle de cinéma ou de concert commencent à esquisser les modalités du déconfinement. Mais les lieux de culture, premiers à fermer, risquent bien d’être les derniers à rouvrir... avec une programmation bien différente de celle qu’ils avaient envisagée.
A l’occasion de sa prise de parole à l’Assemblée nationale, Édouard Philippe n’a pas desserré l’étau qui contraint le monde culturel à vivre rideaux baissés depuis le 16 mars. À partir du 11 mai, seuls les petits musées, les médiathèques, les bibliothèques rouvriront leurs portes. En ce qui concerne les cinémas, les théâtres, les salles de concert et les grands musées, il faudra attendre fin mai (seconde étape du déconfinement) pour en savoir (peut-être) plus sur leur sort. L’œil rivé sur les échéances proches, le Premier ministre applique une méthode progressive susceptible de faire marche arrière au moindre regain de l’épidémie.
Une prudence qui oblige les directeurs de lieux culturels à un exercice d’anticipation incertain. Ils fixent l’horizon, septembre est dans leur ligne de mire. Dans le doute, tous détricotent ce qu’ils avaient patiemment tricoté. Leur saison 2020-2021 ne sera, quoi qu’il arrive, pas celle dont ils avaient rêvé. Nous avons joint certains d’entre eux pour les faire réagir aux annonces du Premier ministre, et nous dire ce que cela implique pour eux.
Du côté des théâtres
Les directeurs de théâtre ont accueilli avec pragmatisme les propos d’Édouard Philippe. Président du Syndicat national des théâtres privés (qui regroupe quatre-vingt-dix adhérents), Bertrand Thamin « anticipe au mieux un redémarrage en septembre, ou plus tard si une seconde vague arrive ». Si tel doit être le cas, il demandera la prolongation du chômage partiel et la « remise sur le tapis des négociations relatives au fonds d’urgence pour les théâtres privés ». Philosophe, il ajoute : « Nous sommes condamnés à attendre, c’est ça ou se tirer une balle dans la tête, et nous n’en sommes pas là. »
Attendre n’est pas le credo du Théâtre national de la Colline, à Paris, déterminé à s’engouffrer dans les interstices. Apprenant le retour au sein des entreprises de ceux qui ne peuvent télétravailler, le secrétaire général, Arnaud Antolinos, entre dans la brèche : « Notre but est de...
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