À l'heure où les répétitions de spectacles reprennent lentement et où les conservatoires et écoles de danse rouvrent leurs portes, quelles sont les règles sanitaires en vigueur ?
Le 18 août, la nouvelle tombe. Dès le 1er septembre, le masque sera rendu obligatoire dans les entreprises. Partout où ils peuvent se croiser, dans les espaces de travail « clos et partagés », les salariés doivent désormais porter le masque. Qu'en est-il cependant des pratiques artistiques physiques comme la danse, pour qui ce protocole sanitaire est terriblement handicapant ?
Dérogations pour les artistes
Les textes prévoient des dérogations dans certains cas et pour certaines professions. L'article 45 du décret n°2020-860 du 10 juillet 2020, mis à jour par le décret n°2020-1906 du 28 aout 2020, stipule que « sauf pour la pratique d'activités artistiques, le port du masque est obligatoire dans les établissements autorisés à accueillir du public en application du présent article. La distanciation physique n'a pas à être observée pour la pratique des activités artistiques dont la nature même ne le permet pas ». Ce qui veut dire que les danseurs et danseuses sont dispensés du masque lors des répétitions et des représentations. En revanche, dès qu'ils quittent la scène, ils doivent adopter à nouveau le triptyque des gestes obligatoires : distanciation, masque, gel. Si ce n'était pas le cas au lendemain du déconfinement, puisque les troupes de danse ont dû revenir masquées à la barre, il s'agit d'une bouffée d'air frais pour les artistes après plusieurs mois d'arrêt.
Les écoles ne savent pas sur quel pied danser
Même refrain du côté des établissements d'enseignement de la danse et les conservatoires, où la rentrée rime avec des aménagements spécifiques. "Cette année, c'est un peu la galère pour la rentrée", confie Gaspard, un jeune danseur étudiant à Paris. "On a tous dû passer un test PCR avant de retourner en cours. Le problème, c'est que tout le monde ne le fait pas en même temps, et qu'il y a un délai qui peut être long avant d'avoir le résultat. Moi, par exemple, j'ai attendu une bonne semaine avant qu'on me dise que je suis négatif et je n'ai pas pu aller en cours".
Désormais, la journée "type" dans une école de danse est rythmée par les gestes barrières. Prise de la température le matin en arrivant, port du masque pendant tous les cours, distanciation sociale. "Pour certains exercices, il nous est même demandé d'apporter un tapis pour ne pas toucher le sol avec les mains", ajoute Gaspard. Quant au port du masque, s'il est variable en fonction des établissements pendant les pratiques artistiques, "nous on doit le garder pendant qu'on danse. Mais à un moment, il n'est pas possible de se donner complètement avec un masque. Dans la vie de tous les jours, c'est déjà dérangeant, alors en faisant un exercice physique, ce n'est carrément pas tenable", révèle le jeune danseur.
A défaut d'être un retour à la normale, la rentrée signe cependant la reprise des activités pour les artistes. Annulations des stages, report des spectacles, l'épidémie a sonné le glas de beaucoup de projets artistiques. La voie de la résilience pour Gaspard ? "Continuer de faire ce qu'on fait et viser les mêmes objectifs, tout en revoyant sa méthode de travail et sa façon d'interagir avec les autres : communiquer davantage à distance, par vidéos...".
Garance Lunven