Le Conseil d’analyse économique (CAE) livre quelques pistes stratégiques pour repenser les politiques culturelles après le choc de la pandémie. Parmi les grandes problématiques abordées : un meilleur ancrage dans les territoires.
Les Français sont attachés aux pratiques et lieux culturels, ainsi que la crise l’a démontré. Mais la pandémie a également fragilisé ce secteur, qu’il s’agisse d’associations ou de petites entreprises. Dans ses « Notes » datées de février 2022 (n° 70), qu’il publie sous la plume d’Olivier Alexandre, Yann Algan et Françoise Benhamou, le Conseil d’analyse économique (CAE) livre trois orientations principales, afin de repenser les politiques culturelles dans cette période compliquée :
- la mise en place d’un plan « Territoire de la culture » (pour rééquilibrer les financements publics sur l’ensemble du territoire) ;
- le déploiement d’une véritable stratégie numérique ;
- un renforcement du service public de la culture.
Des aides publiques mieux réparties
Bien que la culture soit en phase de démocratisation, « de fortes inégalités persistent entre les territoires et au sein de la population », estime le CAE, qui constate des soutiens publics « trop fortement centrés sur l’Ile-de-France et la Ville de Paris. »
À ses yeux, « le maintien des financements au niveau du bloc communal, la bonne répartition des dépenses par habitant à l’échelle du pays et le renforcement du maillage en termes d’équipements constituent des objectifs prégnants des politiques culturelles. »
Il souhaite donc la mise en place d’un plan « Territoire de la culture » qui rééquilibre les soutiens publics.
Pour le CAE, les crédits d’investissements de l’Etat doivent favoriser la modernisation du numérique culturel. Afin que les 400 M€ de la stratégie d’accélération des industries culturelles et créatives, lancé en septembre 2021 (Plan d’investissement d’avenir, PIA4) et le volet culture de 600 M€ du plan France 2030 le permettent, il souhaite la création d’un service coordonnant les actions des industries culturelle et des opérateurs publics, au sein du ministère de la Culture.
pass Culture : réserver 30% pour
Poursuivant l’objectif de « consolider » le service public de la culture, le CAE souhaite que le pass Culture soit utilisé comme un outil déployé sur l’ensemble du territoire, dont 30 % pourraient être réservés à des activités d’enseignement artistique. 30 % pourraient aussi être fléchés vers des offres de terrain, afin de « dynamiser les pratiques culturelles au sein des territoires, tout en soutenant l’économie locale. »
Le CAE estime que, depuis toujours, les subventions publiques sont orientées vers l’accès à la production de nouveaux talents et le renouvellement de la création, alors qu’un meilleur équilibre entre création et diffusion permettrait, selon le conseil, de renforcer l’attractivité des territoires et de satisfaire leurs habitants, en réorientant les dispositifs de soutien, par exemple.
« Les évolutions en cours, liées à la pandémie et la numérisation, constituent une occasion – à saisir impérativement – de repenser la politique culturelle et de mettre en place une véritable stratégie numérique, au service de l’ensemble des citoyens français », estiment les auteurs du rapport.
49,2 milliards d’euros de valeur ajoutée
Selon la définition du ministère de la Culture, reprise par le CAE, le poids direct de la culture – ou valeur ajoutée de l’ensemble des branches- était de 49,2 milliards d’euros en 2019 (2,3 % de l’ensemble de l’économie), stable depuis 2013 mais en baisse par rapport à 2000. Et avec des secteurs hétérogènes, puisque...
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