Le deuxième confinement entamé à minuit le 30 octobre a une nouvelle fois stoppé net l'activité dans le monde de la culture. Mais pas tout à fait. Car si le public est complètement absent des salles, en coulisses, les professionnels vont activement préparer la future reprise d’activité.
Dans la culture, fermeture des équipements ne rime pas avec inactivité. Pour ce deuxième confinement encore moins que pour le premier. D’abord, parce que, contrairement au printemps dernier, le décret du 29 octobre autorise les activités qui se déroulent sans public.
Assurer le travail de création et de médiation
Ainsi, les équipements culturels peuvent accueillir les artistes en répétition. De même, les équipes de tournage pourront travailler, tout comme les studios d’enregistrement. Objectif : permettre aux artistes de poursuivre leur travail de création, afin que lors de la reprise, les œuvres soient prêtes à être diffusées.
Dans les établissements d’enseignement supérieur culturel et les conservatoires, les cours devront se faire à distance. Les enseignants tireront profit de l’expérience du premier confinement pour continuer à innover. Dans les écoles d’art, nationales et territoriales, les ateliers et travaux pratiques pourront se dérouler sur place, sous réserve d’appliquer des modalités qui doivent encore être précisées (au-delà des classiques gestes barrières et du port du masque).
Dans les réserves et les ateliers de restauration des musées, les professionnels sont autorisés à travailler. Et comme lors du premier confinement, les conservateurs continueront, notamment, à traiter les échanges avec les autres musées (emprunts et prêts d’oeuvres, coproduction d’expositions…) et à préparer de nouveaux événements. Sans parler des initiatives pour valoriser leurs collections en ligne auprès du public confiné à la maison.
Quant aux bibliothèques qui organisent un service de retrait des ouvrages réservés en ligne (click en collect), elles pourront poursuivre leurs activités de prêt et entretenir ainsi leurs relations avec le public. Sans parler des services en ligne, qui ont fait un bond en avant lors du premier confinement.
Mobilisation sur le front de la solidarité
Mais l’activité va aussi se manifester sur le front de la solidarité, « qui est la marque du service public de la culture, précise Nicolas Dubourg, président du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac). Tout comme la poursuite du travail des artistes sur les plateaux, l’organisation des reports de spectacles et de concerts s’annonce en effet décisive pour la future reprise de la programmation.
Il en va de même pour le traitement des annulations, dont les conditions conditionnent aussi survie de la filière. « Cela signifie maintenir un haut niveau de dialogue entre programmateurs et équipes artistiques pour payer les cessions annulées (dans le cadre d’une négociation au cas par cas) et l’organisation d’éventuels reports dans un contexte évidemment saturé dont tout le monde est pleinement conscient », explique Nicolas Dubourg.
Une démarche assez complexe que le Syndicat national des scènes publiques détaille dans une note intitulée Annulation / report contrats de spectacles – mode opératoire.
Poursuivre les innovations culturelles
Enfin, les professionnels de la culture vont poursuivre le grand chantier des innovations en matière de diffusion et de médiation qui a été entamé lors du premier confinement. Avec deux axes : d’une part, les applications dans le champ du numérique pour compenser la suspension des activités présentielles, et, d’autre part, l’évolution des formats des activités présentielles (en vue du retour du public) pour se conformer aux exigences sanitaires qu’impose une période de pandémie.
« Les acteurs des arts vivants s’adapteront, proposeront des innovations. C’est dans notre ADN ! », s’enthousiasme, par exemple, Eric Vanelle, délégué Occitanie du Syndicat national des arts vivants (Synavi), dans un article du Journal Toulousain. Un optimisme que partage Mario d’Angelo, professeur émérite rattaché à...
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