Les festivals s'annulent à la pelle et tous se confrontent à une question cruciale : qui paiera la note ? Les organismes d'assurances, pour l'heure, renâclent à couvrir le désastre.
Donc, la plupart des grands festivals jettent l'éponge. Aucun ne peut se tenir «au moins jusqu'à mi-juillet», a dit le chef de l'Etat. Ainsi, Avignon, les Vieilles Charrues, les Francofolies, les Nuits de Fourvière, les Eurockéennes, Musilac, entre autres, renoncent à leur édition 2020. Et chacun de se plonger dans les petites lignes de son contrat d'assurance, pour espérer éponger les pertes... Et certains découvrent toutes les subtilités de cette littérature alambiquée.
Le Hellfest en a fait les frais. Le festival de metal qui devait se tenir fin juin à Clisson (Loire-Atlantique) avait pris soin de souscrire, auprès de sa compagnie, une assurance annulation contre une cotisation de 170 000 euros. Au moment d'actionner la garantie, l'assureur a adressé à l'association une fin de non-recevoir. Réponse de l'équipe du festival, dans un style qui ne nécessite cette fois aucune interprétation : «Fuck you.»Le Hellfest a une assurance annulation du type «tout sauf» – la forme la plus répandue – où sont listés les cas d'exclusion, pour lesquels les pertes pécuniaires ne sont pas couvertes. Pour le Hellfest, elles se chiffrent à 2,5 millions d'euros, sur un budget de 21 millions.
Parmi les exclusions, au paragraphe des «épidémies», le contrat mentionne comme souvent la «grippe aviaire», le «virus Ebola» et «la pneumonie atypique Sras (syndrome respiratoire aigu sévère)», ainsi que les «pandémies».«L'assureur estime que le Covid-19 est la même chose que le Sras, ils n'hésitent pas à contredire les médecins, les scientifiques, l'OMS», s'étrangle l'avocat du Hellfest, Me Denis Del Rio.
Lui, attire l'attention sur la clause, note de bas de page concernant l'aléa pandémie, qui stipule que les manifestations demeurent garanties si le contrat est souscrit «avant la reconnaissance officielle par les autorités françaises ou par l'OMS desdites pandémies». «Elle a été reconnue le 11 mars, le contrat a été formalisé en décembre.» Pour l'avocat spécialiste de l'évènementiel, il n'y a donc pas matière à débat. «L'assureur ne veut surtout pas amorcer la pompe indemnitaire», poursuit-il et qu'importe si lors de son allocution télévisée Macron a demandé aux assurances d'«être au rendez-vous de cette mobilisation économique». D'après l'avocat, le Hellfest est...
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