Le secteur de l'hébergement et de la restauration est celui qui a logiquement bénéficié des plus forts montants d'aides du fonds de solidarité et du dispositif d'exonérations de charges l'an dernier, selon des données de Bercy que « Les Echos » ont pu consulter.
Attention, « work in progress ». Depuis l'automne, l'exécutif revoit chaque semaine ou presque ses dispositifs d'aides aux entreprises , élargissant le soutien pour les secteurs en difficulté ou restreignant l'accès pour les autres.
Mais au final, quels ont été les principaux bénéficiaires de ces nombreux dispositifs ? Les premières évaluations faites par Bercy à l'occasion de la publication des comptes de l'Etat pour 2020 - auxquelles « Les Echos » ont pu avoir accès - permettent de dessiner le portrait-robot de ceux qui ont le plus bénéficié de ces plans d'aides.
Depuis quelques semaines, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire désigne le fonds de solidarité comme le « pilier de la réponse économique du gouvernement ». De fait, celui-ci a touché un nombre important d'entreprises, environ 1,9 million. Sur ce total, environ 1,87 million sont des microentreprises, c'est-à-dire de moins de 10 salariés, soit presque 99 % du total. Les autres bénéficiaires sont des PME, « conformément au ciblage des petites entreprises que nous avions annoncé », souligne-t-on à Bercy.
Parmi ces bénéficiaires, on retrouve notamment des acteurs du commerce (16 % des entreprises bénéficiaires), de l'hébergement et de la restauration (10 %), mais aussi de façon moins attendue de la construction (11,5 %). En montant d'aides, c'est le secteur de l'hébergement et de la restauration qui a touché les montants les plus importants (20 % du total) devant les commerces (16,5 %). Derrière, on trouve le secteur des transports et de l'entreposage (presque 9 % du total). Le secteur des « arts, spectacles et activités récréatives » n'a touché que 6,3 % du total.
Versement moyen en hausse
Sur ce 1,9 million d'entreprises, environ 40 % ont touché par mois entre 5.000 et 10.000 euros, ce dernier montant représentant le nouveau plafond maximal institué à l'automne au moment de la deuxième vague pandémique . On constate aussi une part importante (14 %) ayant touché entre 1.400 et 1.500 euros, qui étaient le plafond institué au printemps.
De fait, le versement moyen a nettement augmenté entre les deux confinements : il était de 1.319 euros par mois en mars, contre 4.344 euros par mois en novembre. Cela devrait encore augmenter en décembre, puisque le plafond a été relevé à 20 % du chiffre d'affaires pour certaines entreprises. Ca ne veut pas pour autant dire que la facture totale (4 milliards en novembre pour 940.691 entreprises) augmentera en décembre, puisqu'il y aura moins d'entreprises bénéficiaires (moins de secteurs fermés). Au dernier décompte - le guichet a été ouvert vendredi - 171.046 entreprises ont fait une demande pour décembre, pour un montant provisoire de 731 millions.
La Culture parmi les bénéficiaires
Concernant les exonérations de charges sociales, environ 370.000 entreprises en ont bénéficié. Les sociétés employant moins de 20 salariés ont concentré 60 % du montant des réductions. Principal bénéficiaire, le secteur de...
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