Le chiffre d'affaires du spectacle musical subirait encore une baisse de 61 % au deuxième semestre 2021. Pour les plus exposés aux restrictions sanitaires, c'est pire encore : recul de 81 % sur le segment des artistes internationaux, de 78 % sur celui des concerts debout, de 67 % sur les spectacles de grandes jauges.
Même si les entreprises privées du spectacle vivant espèrent que la billetterie va enfin sortir de sa torpeur estivale après la rentrée scolaire, elles s'attendent à une année 2021 aussi catastrophique que 2020 et en appellent au maintien du soutien du gouvernement.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, les a entendues lors de la réunion qui s'est tenue lundi après-midi à Bercy, faisant suite à celle du 28 juillet prévoyant une clause de revoyure : le fonds de solidarité, maintenu jusqu'à fin septembre, sera remplacé à partir du 1er octobre par un dispositif permettant l'indemnisation de 70 % à 90 % des coûts fixes non couverts par les recettes. Et les aides transversales seront déplafonnées pour les grandes entreprises du secteur.
Le fonds de solidarité pour les entreprises va disparaître le 30 septembre
Un soulagement pour le spectacle vivant musical. Car l'étude menée par EY auprès de 124 adhérents du Prodiss (syndicat du spectacle musical et de variété), corroborée par les données de Ticketmaster France, est alarmante. Le chiffre d'affaires de ces entreprises subirait encore une baisse de 61 % au deuxième semestre 2021, avec 373 millions d'euros contre 955 millions à la même période de 2019.
En extrapolant ces données à l'ensemble du spectacle vivant musical et de variété, l'effondrement de l'activité s'élèverait même à 783 millions d'euros. Contrairement aux restaurateurs ou hôteliers, l'été s'est avéré atone , seule la filière de la culture subventionnée organisant des festivals.
Pas de retour à la normale avant fin 2022
Pour les entreprises les plus exposées aux restrictions sanitaires, c'est pire encore : recul de 81 % sur le segment des artistes internationaux, de 78 % sur celui des concerts debout, de 67 % sur les spectacles de grandes jauges. Ce qui explique que pour les plus grandes sociétés au chiffre d'affaires habituellement supérieur à 50 millions d'euros, telles Fimalac Entertainment, Lagardère Live Entertainment, Gérard Drouot Productions, Olympia Prod (Vivendi), Décibels Productions (Warner) ou Live Nation France, la correction de chiffre d'affaires par rapport au deuxième semestre 2019 est beaucoup plus sévère (-67 %) que pour les petites entreprises de moins de 2 millions d'euros d'activité (-42 %).
Plus grave encore : les dirigeants anticipent un très lent retour à la normale, les deux tiers d'entre eux n'envisageant pas de retrouver leur niveau d'avant-Covid avant le troisième trimestre 2022.
Offre moins attractive
Sur la seule période d'avril à décembre 2021, malgré les aides transversales et sectorielles perçues, les pertes d'exploitation pourraient atteindre 171 millions d'euros pour les adhérents du Prodiss, sur un chiffre d'affaires de 434 millions, et 233 millions pour l'ensemble du ...
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