Théâtres, cinémas, cabarets craignent un nouveau coup d'arrêt après l'annonce du Pass sanitaire obligatoire dès le 21 juillet dans les lieux culturels rassemblant 50 personnes. Pour les musées et monuments, qui doivent gérer des flux, les modalités d'application sont d'un grand flou artistique.
C'est l'incompréhension qui domine dans le monde de la culture, après les annonces du président de la République Emmanuel Macron d'un Pass sanitaire obligatoire dans ce secteur dès le 21 juillet pour les rassemblements dès 50 personnes, comme le souligne Mélanie Biessy à la tête de la Scala, un théâtre parisien qui avait décidé de rester ouvert cet été.
« Nous devons appliquer le pass sanitaire dès le 21 juillet alors que les restaurants auront jusqu'au 1er août. Notre public, jeune, est peu vacciné et n'aura pas le temps de le faire d'ici là ! Donc l'impact va être fort. Pourquoi les théâtres sont-ils, une fois de plus, montrés comme des lieux à risque alors qu'il a été prouvé́ par le concert test d'Indochine qu'ils ne le sont pas ? C'est absurde et injuste » dénonce-t-elle.
Inquiétude au Off d'Avignon
Même inquiétude du côté du festival Off d'Avignon qui dure jusqu'au 31 juillet. « Ce sont des mesures très dures. Mais nous allons tout faire pour que ce festival se tienne jusqu'au bout, c'est vital pour les artistes qui ont pris de gros risques cette année et pour le public qui pour l'instant a répondu présent, avec une billetterie en hausse de 25 % par rapport à 2019. Il faut que la préfecture nous précise les modalités et que les points de tests Covid ouvrent dès 8 heures du matin au lieu de 11 », estime le directeur délégué du Off, Nikson Pitaqaj.
Pour le coprésident de la Fédération des Théâtres Indépendants d'Avignon, Harold David, « il y a une grosse crainte de voir la fréquentation s'effondrer, que ce soit très dissuasif, car tout le monde n'a pas reçu ses deux doses depuis 14 jours. Ces festivaliers iront-ils se faire tester, tous les trois jours qui plus est ? Sans parler de la contrainte logistique supplémentaire, même si cela n'est pas insurmontable. »
Pris en étau
Comme bien des patrons de salles du Off, il se sent « pris en étau » entre les directives gouvernementales, qui vont l'obliger à refuser des spectateurs, et les compagnies qui veulent au maximum remplir ces lieux qu'elles louent. Même si cette année, beaucoup de spectacles sont montés en co-réalisation entre théâtres et troupes, afin de partager le risque.
« Après de trop longs mois de fermeture et en responsabilité vis-à-vis de nos salariés et du public, nous estimons cependant préférable qu'on nous impose cette contrainte supplémentaire plutôt qu'un nouvel arrêt de nos activités » se console, pour sa part, le Syndicat National du Théâtre Privé et les cabarets réunis au sein du Camulc. Tout en mettant le gouvernement en garde : « cela va représenter un frein certain à la relance qui venait à peine d'être entamée et qui montrait une grande timidité du public. Alors qu'il était prévu un arrêt progressif des mesures de soutien, il est indispensable que celles-ci soient maintenues. »
Grand flou pour les musées
Du côté de la Fédération nationale des cinémas français, son délégué général, Marc-Olivier Sebbag, dit « soutenir la démarche sur le plan sanitaire » tout en ne comprenant pas « pourquoi ces contraintes s'imposent de manière anticipée pour la culture par rapport aux autres secteurs, notamment les restaurants ». Une distinction qui crée du même coup un manque de lisibilité pour...
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