La décision du Premier ministre de maintenir les lieux culturels fermés au moins jusqu'au 7 janvier déçoit certains professionnels, mais est comprise par d'autres, lassés des faux départs, dévastateurs pour leur public et
« Parce que personne ne veut revivre un troisième confinement, les cinémas, théâtres, salles de spectacle, cirques, musées, devront rester fermés pour éviter la concentration de flux, le brassage des publics. Et le 7 janvier, nous réexaminerons la situation », a annoncé ce jeudi soir le Premier ministre, Jean Castex. Ces lieux culturels auraient dû rouvrir mardi prochain. Mais la situation sanitaire ne le permet pas, a-t-il expliqué.
Cette décision divise les professionnels du secteur privé de la culture , entre ceux favorables à la reprise et les autres. Ainsi au sein du Syndicat national du théâtre privé, la position officielle plaidait pour la réouverture, mais en réalité les avis divergeaient entre les patrons de petites jauges, aux coûts de plateaux plus faibles, programmant par exemple des one man show d'humour, et ceux des plus grandes salles, s'estimant dans l'incapacité d'amortir les frais.
Et ce, même si décembre représente environ 20 % de leur chiffre d'affaires annuel. La succession de stop-and-go , et son cortège d'incertitudes, a fini par avoir raison des plus déterminés, tel Jean-Marie Dumontet qui exploite cinq salles à Paris et une sixième à Saint Malo. « Le problème est que l'on ne vend plus aucun billet. Car nous avons besoin d'un délai de commercialisation, nous ne rouvrons pas comme un magasin de jouets ! Pour vous donner une idée, nous avions commercialisé 350.000 places de septembre à décembre 2019 ! » explique-t-il.
Tickets non vendus, perdus
Dès que la rumeur a circulé d'un possible report de la date d'ouverture au-delà du 15 décembre avec un nombre de contaminations deux fois supérieur à ce qui était espéré, les réservations ont stoppé net. « Et les tickets non vendus sont perdus, il n'y a pas de rattrapage », rappelle Jean-Marc Dumontet.
Dans le groupe Fimalac Entertainment, on avait déjà arbitré entre les théâtres où les spectacles à l'affiche permettaient de relever le rideau en limitant la casse (Bouffes Parisiens, La Madeleine, Théâtre de Paris) et ceux où l'ardoise aurait été beaucoup trop lourde (La Porte Saint-Martin). Rester fermé est plutôt un soulagement.
Car chaque faux départ entame davantage le moral des exploitants, de leurs équipes, des artistes et génère de nouvelles dépenses en pure perte. Ainsi le Théâtre Antoine, Bobino, le Théâtre de l'oeuvre, le Lucernaire, Le Palais Royal, le Théâtre Michel, le Cirque Bouglione, avaient réenclenché les processus de répétition, montage, billetterie, communication… Il va falloir maintenant rembourser ou replacer les spectateurs sur des représentations ultérieures.
Fuite sur Internet
Si du côté des salles de concerts de grande jauge, on a fait déjà une croix sur toute activité sur 2020 et sur le premier trimestre 2021, en revanche les cinémas étaient globalement déterminés à rouvrir. « Nous le voulions à la fois pour des raisons culturelles, sociales, et économiques en cette période de vacances scolaires et de fêtes, alors que décembre représente 10 % de notre activité », assure Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la...
Lire la suite sur lesechos.fr