À l'heure où de nombreux organisateurs finalisent leurs programmations, l'incertitude règne encore sur la tenue des manifestations au retour des beaux jours. Malgré les inquiétudes, des pistes pour réinventer les festivals en temps de pandémie émergent.
«On va aller dans les festivals cet été. On a le temps», a promis la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, début janvier. De nombreuses questions restent cependant ouvertes avant que les spectateurs puissent retourner danser devant les scènes en plein air, cet été. C'est pour échanger sur d'éventuelles solutions que la Ministre a rencontré par visioconférence quatorze organisateurs de festivals, vendredi 29 janvier. Les directeurs et directrices de festivals ont bien compris que pour pouvoir maintenir leurs éditions, ils devront proposer des scénarios alternatifs aux grandes foules compactes et debout qu'on a l'habitude de voir s'agglutiner devant les scènes. Plusieurs versions adaptées des festivals commencent déjà à être étudiées.
Des concerts-tests seront bientôt expérimentés à Marseille et à Paris, à l'initiative notamment du syndicat du spectacle musical PRODISS. Leur but est d'évaluer les risques de contaminations lors des concerts et comment les réduire. Le premier pourrait avoir lieu le 12 février à La Seine Musicale à Paris, sous réserve qu'il n'y ait pas de reconfinement. La Ministre refera le point avec les organisateurs, non plus le 15 février comme cela était d'abord prévu, mais le 18 février dans l'après-midi.
Festival 100% gestes barrières
Le traditionnel gobelet en plastique offert à l'entrée des festivals pourrait bien être remplacé par un test antigénique en 2021. Plus de la moitié des festivals seraient prêts à mettre en place des tests antigéniques qui conditionneront l'entrée sur le site. La région Nouvelle Aquitaine réfléchit également à un protocole sanitaire spécifique pour les événements culturels (tests, distanciation…).
Si le virus est encore en circulation active cet été, d'autres mesures plus drastiques pourraient être envisagées en complément de celles-ci. En 2020, certaines manifestations envisageaient par exemple, des fils de circulations pour les gens ne se croisent pas, et d'autres pensaient à un public totalement assis et distancié. Une modalité que beaucoup de directeurs de festivals aimeraient éviter. Pour l'heure Roselyne Bachelot «ne souhaite pas condamner la configuration debout, ni les grandes jauges».
Des formats allongés et des jauges réduites
Certains festivals pensent plutôt à des éditions réduites ou étalées pour pouvoir être maintenus. Selon une étude du site «Tous les Festivals», 12% des organisateurs prévoient déjà d'allonger la durée de leur manifestation d'un ou deux jours pour mieux répartir le public sur les différents concerts.
D'autres, on fait le choix douloureux de réduire leur jauge de spectateurs. C'est le cas du Printemps de Bourges programmé en avril 2021 qui a d'ores et déjà prévu de supprimer sa scène principale. Les programmations sont aussi réduites sur certains événements pour agréger moins de public et éviter les déplacements d'artistes venus de l'étranger.
Chacun dans sa bulle
Un scénario ambitieux pourrait également celui de s'enfermer dans bulle. Pas une bulle mentale, mais bien une bulle de plastique gonflable à l'image de ce...
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