Le Premier ministre a affirmé le 16 octobre qu’il n’y aura pas de dérogation au couvre-feu pour la culture. Les acteurs du secteur public du spectacle vivant estiment que l’alourdissement des contraintes sanitaires met en péril leurs missions d’intérêt général. Ils réclament une conférence interministérielle sur la culture.
« Les règles doivent être les mêmes pour tous. Tout le monde doit être chez soi à 21 heures, sauf des exceptions très précises que j’ai énumérées (1) ». Lors d’un déplacement à Lille ce vendredi 16 octobre, le Premier ministre Jean Castex a vigoureusement repoussé toute dérogation au couvre-feu en faveur de la culture.
La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, avait pourtant relayé le matin même auprès du chef du gouvernement la demande des professionnels du cinéma et du spectacle vivant de considérer 21 heures comme l’heure de sortie des salles et non comme l’heure limite pour être rentré chez soi. Le billet délivré lors du paiement de la place aurait alors servi de justificatif en cas de contrôle.
Sauf revirement du Premier ministre au cours des prochains jours, il ne restera aux professionnels qu’un seul espoir : obtenir des aides financières supplémentaires, notamment pour compenser les pertes de billetterie.
Les missions d’intérêt général mises à mal
Pour les professionnels du spectacle vivant subventionné, réunis au sein de l’Union syndicale des employeurs du secteur public du spectacle vivant (USEP-SV) (2), le couvre-feu « constitue un véritable coup de grâce pour le monde culturel, qui peine déjà à se remettre du confinement et de la reprise si difficile, dans le contexte sanitaire que l’on connaît ».
L’USEP-SV estime même que ce qui est atteint, ce sont les « missions d’intérêt général » de ces équipements publics, dont « le modèle semble fort mal compris du pouvoir. » « Comment comprendre que le seul service public fermé sera celui de la culture ? », s’interrogent les responsables de salles de spectacles et de concerts subventionnées.
« En décidant un couvre-feu à 21 heures, le président de la République prend une décision qui tend à tuer le secteur culturel comme celui de la restauration », affirme l’USEP-SV. Et d’ajouter : « Un horaire un peu plus tardif aurait produit les mêmes objectifs sur les relations sociales sans anéantir des secteurs économiques déjà fragilisés par six mois de crise. Nous nous demandons si nous avons été bien défendus. »
Une conférence interministérielle sur la culture
Pour en finir avec le « bricolage auquel nous sommes soumis depuis des mois », les gestionnaires d’équipements publics du spectacle vivant réclament « en urgence », la tenue d’« une conférence interministérielle pour la culture, présidée par...
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