L’autorisation permettant au parc d’accueillir 9 000 spectateurs attise la colère des professionnels de la culture. Certains dénoncent un nouveau « passe-droit » accordé malgré l’indiction prolongée des rassemblements de plus de 5 000 personnes.
Le Puy du Fou avait déjà créé la polémique mi-juillet en obtenant une dérogation lui permettant d’accueillir 12 000 personnes pour son spectacle phare, la Cinéscénie.
Bis repetita : la préfecture de Vendée a accordé une nouvelle dérogation autorisant le parc d’attraction à accueillir 9 000 personnes pour la représentation du 15 août.
Les spectateurs étaient répartis dans trois tribunes de 3 000 personnes, séparées par du plexiglas. Les flux de circulation étaient différents pour chaque tribune et 4 000 places étaient banalisées pour permettre la distanciation physique (en temps normal, la jauge totale est de 13 069 fauteuils).
La préfecture de Vendée s’est justifiée dans un communiqué, en soulignant que le fameux « taux d’incidence » était bas dans le département, ce dernier connaissant « pour l’instant une circulation du virus en net retrait par rapport au niveau national ».
Un argument qui peine à convaincre quand on sait que le Puy du Fou accueille des visiteurs de France entière, pouvant induire une circulation du virus qui dépasse les frontières du département.
En tout état de cause, cette nouvelle autorisation en a indigné plus d’un : élus, professionnels du spectacle et même simples citoyens. D'autant que, parallèlement, les festivals d’été n’ont pas pu se tenir et que des manifestations culturelles ou sportives ont demandé des dérogations et ne les ont pas obtenues. Le gouvernement vient même de prolonger jusqu’au 30 octobre l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes, initialement en vigueur jusqu’au 30 août, contredisant une déclaration de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, quelques jours plus tôt.
L’Elysée dément être intervenu mais le doute plane au regard des liens d'amitié existant entre le président de la République, Emmanuel Macron, et le fondateur du Puy du Fou, Philippe de Villiers.
Le préfet pourrait de nouveau accorder des dérogations au parc à thème pour deux autres spectacles prévus les 21 et 22 août.
Romain Dalby