Malgré les annonces du gouvernement pour leur venir en aide, nombre d'intermittents se retrouvent dans une situation économique catastrophique. Notamment pour ceux qui sont engagés habituellement par des organisateurs occasionnels de spectacles.
« Nous étions les premiers à devoir arrêter le travail et nous serons sans doute les derniers à le reprendre ». C'est ainsi que Catherine Ambach, violoniste professionnelle depuis plus de 35 ans, résume la situation actuelle. Elle fait partie des 270 000 intermittents du spectacle recensés en France et comme pour la plupart d'entre eux, c'est le pessimisme qui domine. « Tous mes contrats ont été annulés depuis le 13 mars dernier et j'ai bien peur qu'on ne puisse pas retrouver une activité normale d'ici le mois d'octobre » confie-t-elle.
Catherine Ambach travaille régulièrement avec Insula Orchestra, ensemble sur instruments d'époque dirigé par Laurence Equilbey. Depuis les premières mesures d'annulation de concerts début mars, elle a comptabilisé une vingtaine de contrats annulés. « Nous attendons fébrilement des réponses puisque nous ne savons absolument pas quand les concerts pourront reprendre. De plus, comment allons-nous faire pour répéter ? Chez les violons, nous sommes deux par pupitre, à moins de 50 cm les uns des autres » explique la musicienne intermittente.
Pour le mois de mars, la musicienne a perçu 1 400 euros d'allocation chômage, c'est-à-dire plus de moitié moins de ce qu'elle touche en moyenne. « C'est vraiment compliqué parce que mes charges elles n'ont pas baissé, mon loyer, mes factures, etc. » Les intermittents du spectacle doivent déclarer chaque mois tous les contrats pour lesquels ils ont été engagés mais la plupart de ces contrats se signent habituellement à la première répétition. « Les engagements se font par mail ou par téléphone, il n'y a rien de fixé. Donc j'ignore totalement si les concerts que je devais faire me seront payés et si ils sont éligibles aux mesures d'activité partielle. D'autant plus qu'on ne sait toujours pas si les structures financées par l'argent public sont concernées par ces mesures » s'interroge la violoniste.
Un flou total partagé par les employeurs qui ne savent pas toujours s'ils doivent honorer les promesses d'embauche et verser les cachets des concerts annulés. Musicien bénéficiant du statut de l'intermittence depuis 30 ans, Cyril Normand gagne en temps normal un peu plus de 2 000 euros par mois. Corniste, il joue régulièrement avec l'Orchestre Lamoureux et a de nombreux autres employeurs en fonction des projets. A la fin du mois de mars, il n'a perçu que...
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