Vente en ligne, fin des vernissages, recul des foires… La pandémie pourrait imposer un nouveau modèle.
Les galeries d’art contemporain parisiennes ont fermé mi-mars. Les biennales et les foires ont disparu des calendriers. Passé la sidération, le monde du marché de l’art se voit contraint de s’interroger sur ses usages passés et sur l’« après » : après le 11 mai d’abord, après la crise sanitaire ensuite. Nous avons posé quelques-unes de ces questions à des galeristes qui ont en commun leur forte présence internationale, mais qui sont d’âges, de situations et de trajectoires variés : Kamel Mennour, Nathalie Obadia, Vincent Sator, Daniel Templon et Georges-Philippe Vallois. Leurs lieux sont exclusivement parisiens – Sator, Vallois – ou ils en ont créé ailleurs – Mennour à Londres, Obadia et Templon à Bruxelles.
Tous sont d’accord sur la nécessité d’une adaptation des règles. « Nous attendons les directives du gouvernement sur les conditions sanitaires : espacement des bureaux, port du masque, nombre de visiteurs dans les expositions, gel nettoyant à disposition », déclare Nathalie Obadia. Georges-Philippe Vallois prévoit déjà « une distanciation dans notre espace de travail, des masques, des solutions hydroalcooliques à l’entrée ».
Il faudra éviter qu’il y ait trop de visiteurs en même temps… mais les galeries d’art contemporain sont de toute façon rarement bondées. « A la différence des ventes publiques et des foires, ce sont des lieux où la fréquentation est par nature individualisée, ajoute-t-il. Il sera relativement simple de s’adresser à nos interlocuteurs en respectant une distance de sécurité. » Autre point d’accord : pas de vernissage de sitôt. « Il nous faudra réfléchir à d’autres façons de recevoir le public et favoriser les rendez-vous privés au détriment des ouvertures collectives et festives », constate Vincent Sator. L’avenir sera donc sobre.
« Apprendre à travailler avec »
Quand celui-ci commence-t-il ? Daniel Templon a déjà programmé deux ouvertures, Will Cotton à Bruxelles le 28 mai et Chiharu Shiota à Paris le 30 mai. Georges-Philippe Vallois préfère, lui, attendre un peu : « Nous pensons présenter notre première exposition post-confinement aux environs du 4 juillet, à l’occasion du week end des galeries. Avant cela, nous donnerons un mois supplémentaire à nos expositions antérieures, interrompues à peine ouvertes. » Ce Gallery Weekend, qui depuis cinq ans organise des...
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