Sortie du confinement, interdiction ou pas des rassemblements, incertitudes quant à la venue des artistes et du public, surcoût éventuel des mesures sanitaires… Trop de menaces pèsent sur les grandes kermesses musicales de l'été, qui réclament au gouvernement une clarification.
Après l'annulation du festival de musiques actuelles de Glastonbury, le plus grand du genre en Angleterre (200.000 festivaliers attendus du 24 au 28 juin), les grands rassemblements musicaux d'été en France semblent très menacés. A commencer par We Love Green, qui doit, a priori, se tenir les 6 et 7 juin.
En contact quotidien avec les institutions et les autorités sanitaires, l'équipe de We Love Green dit travailler en parallèle avec les artistes, agents, et autres organisateurs de festivals à l'échelle internationale, pour étudier toutes les éventualités. Idem pour les Vieilles Charrues , censées se dérouler du 16 au 19 juillet en Bretagne, avec Céline Dion en vedette.
« En télétravail, on a bien avancé sur l'organisation, les aménagements. On doit signer en avril et mai les contrats avec les artistes et les fournisseurs. Mais comment enclencher l'artillerie lourde sans savoir si l'interdiction de rassemblements ne sera pas prolongée ? » lance Jerome Tréhorel, le patron du festival, qui a reçu 242.000 spectateurs en 2019.
Eviter la « double peine »
Dans un courrier adressé au Ministre de la Culture, que « Les Echos » ont pu se procurer, le président du Prodiss, syndicat du spectacle vivant, fait part de ses « plus vives inquiétudes » tant les nuages s'amoncellent. Tout d'abord, écrit-il, « nos festivals sont confrontés à l'incertitude de la date de fin de la crise sanitaire, et des autorisations ou des possibles restrictions qui en découleront ». Or, le montage des équipements nécessaires précède d'un mois à un mois et demi l'ouverture. Une annulation de rassemblement quelques jours, ou semaines avant l'événement, constituerait donc une double peine au regard des frais engagés.
D'autre part, « nombre d'artistes internationaux programmés sont dans l'incertitude de pouvoir honorer leurs engagements. Les restrictions de déplacements ou de confinement sont de plus décalées sur les continents », souligne le Prodiss. Les annulations, déjà décidées par des festivals étrangers, fragilisent les tournées en France.
Directeur général de AEG Presents France et organisateur de Rock en Seine, Arnaud Meersseman confirme. « On perd les groupes les uns après les autres, car...
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