Au Hellfest comme aux Vieilles Charrues, les organisateurs, suspendus aux décisions gouvernementales, espèrent pouvoir différer leur manifestation. Reste le problème de la disponibilité des artistes et des lieux...
Le 18 mars, l’annonce de l’annulation de Glastonbury a donné le vertige à nombre de festivals d’été. Renonçant face à l’épidémie de Covid-19, ce rassemblement géant du rock britannique et européen, qui, du 24 au 28 juin, devait fêter son 50e anniversaire, allait-il être la première carte d’un château estival prêt à s’écrouler ?
En France, terre de festivals de musiques actuelles (on en dénombrerait près de 1 800), c’est un secteur essentiel du spectacle vivant qui tremble face à la menace. Un bilan réalisé par le site Touslesfestivals.com avait calculé que les 100 plus gros événements du genre, dont plus de 80 % ont lieu en été, avaient réuni, en 2018, plus de 7 millions de spectateurs. Un engouement ayant permis le développement local d’écosystèmes irriguant le tissu culturel, social et économique, tout en fournissant d’indispensables heures de travail à des milliers d’intermittents.
Confirmer l’événement ? Le décaler ? L’annuler ? Les promoteurs de ces communions festives vivent dans l’incertitude, à l’heure du confinement. « On navigue à vue », reconnaît Dominique Revert, l’un des directeurs d’Alias, maison de production participant à l’organisation de festivals comme Beauregard (du 2 au 5 juillet, à Hérouville-Saint-Clair, dans le Calvados) et Musilac (du 11 au 14 juillet, à Aix-les-Bains, en Savoie). « Nous sommes suspendus à l’évolution des mesures gouvernementales. Nous verrons, le 15 avril, si nous nous engageons ou pas », affirme, de son côté, Jérôme Tréhorel, directeur des Vieilles Charrues, qui, du 16 au 19 juillet, doivent rassembler près de 280 000 personnes à Carhaix (Finistère).
Malgré sa force symbolique, certains veulent minorer l’importance du cas Glastonbury. « Avec ses dizaines de scènes et son énorme programmation, ce festival est un ovni qui met trois mois à se monter, insiste Jérôme Tréhorel. Nous n’avons pas d’équivalent en France. » Les raisons de s’inquiéter, ici, ne manquent pas pourtant. D’autant que la saison festivalière commence à la fin du printemps. Quelques semaines après l’annulation du Printemps de Bourges, qui devait se tenir du 21 au 26 avril, les festivals du mois de mai auront du mal à faire ce qui leur plaît.
Etre « agile pour s’adapter »
A quelques jours de distance, les Lyonnais de Nuits sonores et les Normands de Papillons de nuit viennent ainsi d’annoncer que leur édition 2020 serait décalée. Attirant jusqu’à...
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