Les annulations d’événements se multiplient depuis l’interdiction de rassemblements de plus de 1 000 personnes, et le secteur culturel est frappé de plein fouet. Les plus précaires, les intermittents, risquent de voir leurs revenus s’effondrer et d’y perdre leur statut. Il y a urgence, notamment pour Florian. Lui est musicien, installé en Bretagne. «Cinq de mes contrats ont déjà été annulés. Cela représente environ 60 heures de travail», déplore-t-il. Le bassiste devait jouer à la Nuit de la Bretagne, à La Défense Arena, à Paris, annulée à la dernière minute.
En temps normal, le statut d’intermittent est un filet de sécurité, permettant aux artistes ou techniciens de bénéficier d’indemnités pendant les jours non travaillés. Pour l’obtenir, il faut cumuler 507 heures de travail sur douze mois consécutifs. Cela représente pour Florian «entre 43 et 44 CDD d’usage par an». Aussi appelé «contrat d’extra», ce CDD particulier permet l’embauche de salariés pour des tâches ponctuelles, souvent très courtes, adaptées à la temporalité du secteur culturel. Au terme de 507 heures en douze mois, l’intermittent se voit attribuer une «date anniversaire», jour d’ouverture de ses droits aux allocations. De là, il touche l’année suivante, pour chaque jour chômé, un forfait journaliser indexé sur ses revenus.
De lourdes «retombées sociales»
«Les intermittents risquent de perdre leur statut lors du prochain calcul de leurs droits», alerte Ghislain Gauthier, secrétaire général adjoint de la fédération CGT du spectacle. Si la culture est à l’arrêt, cela...
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