En dépit du choc provoqué par le lancement d'un nouveau confinement, le monde de la culture ne veut pas baisser les bras. Les professionnels demandent à poursuivre les activités d'éducation et d'enseignement artistique. Le Premier ministre Jean Castex a d'ores et déjà autorisé les répétitions, les enregistrements et les tournages.
Alors que le Président de la République égrenait les grandes lignes du deuxième confinement le 28 octobre au soir, les acteurs de la culture guettaient sur ses lèvres les mots « culture », « cinéma », « salles de spectacles »… Ils espéraient encore quelques aménagements spécifiques permettant de maintenir le lien avec le public qu’ils venaient tout juste de rétablir depuis quelques semaines, au prix d’efforts inouïs et qui sont régulièrement salués par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.
Mais rien n’est venu. Les équipements culturels ont été assimilés de facto aux « lieux accueillant du public », au même titre que les bars, restaurants et autres commences « non essentiels », dont semblent aussi faire partie les librairies. Seuls les services publics administratifs, au « guichet », resteront ouverts.
La culture, faite d’activités « fondamentales »
« [Notre organisation] sera force de proposition auprès de l’État, du Centre national de la musique et des collectivités territoriales, pour assurer la sauvegarde des structures et favoriser la poursuite du travail artistique et culturel, y compris pendant cette nouvelle période de confinement », souligne Profedim, le Syndicat professionnel des producteurs, festivals, ensembles, diffuseurs indépendants de musique, en écho à la lettre du 23 octobre intitulée « Nous voulons travailler », adressée, dans le sillage du couvre-feu, au Premier ministre ainsi qu’aux ministres de la Culture et du Travail et cosignée avec plus d’une vingtaine d’organisations d’employeurs et de salariés du spectacle vivant.
Une fois encore, les professionnels de la culture vont devoir reprendre leur bâton de pèlerin pour tenter de convaincre que les équipements culturels font partie des activités « essentielles. » « Ce sont des activités fondamentales », insistait Bertrand Thamin, président du Syndicat national des théâtres privés (SNTP) lors d’un débat organisé le 27 octobre au Sénat par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication, sur la situation dans le secteur de la culture.
Répétitions, enregistrements et tournages autorisés
Ce 29 octobre au matin, au lendemain de l’intervention présidentielle, le Premier ministre Jean Castex a précisé dans les députés que la poursuite du travail de création artistique était autorisée. « Pour la culture, nous autorisons le travail préparatoire aux spectacles, les répétitions, les enregistrements et les tournages afin de préparer les activités de demain », a déclaré le chef du gouvernement.
« Nous demandons également que notre travail d’éducation artistique, de formation et de transmission soit poursuivi au sein des établissements scolaires, afin que les artistes maintiennent leur présence au plus près d’une jeunesse durement frappée par la crise en cours », insistent plusieurs membres du conseil d’administration de l’Association des centres dramatiques nationaux (ACDN), dont son président Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France.
« Combien de temps pouvez-vous tenir ? »
Cependant, après le confinement du printemps dernier, les restrictions des jauges, le maintien de l’interdiction des concerts debout, le couvre-feu, les conséquences de ce deuxième confinement vont aggraver encore un peu plus « la catastrophe économique, sociale, tout autant que culturelle que subissent nos secteurs d’activité », alerte Profedim.
La veille, le 27 octobre, lors du débat au Sénat, la sénatrice (PS) d’Ille-et-Vilaine, Sylvie Robert avait mis le doigt sur la gravité de la situation dans le secteur de la culture, qui fournit d’incessants efforts pour s’adapter aux...
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