Producteur des concerts de The Cure, Youssou N’Dour, Bénabar ou Marilyn Manson, Jules Frutos réagit sévèrement aux déclarations du Premier ministre, Jean Castex, concernant la culture, ce 26 août sur France Inter. Selon lui, le plan de relance annoncé n’est pas à la hauteur des difficultés endurées par le secteur des musiques actuelles et des risques liés au Covid qui peuvent à tout moment anéantir des tournées.
Mercredi 26 août, dans la matinale de France Inter, Jean Castex a annoncé un plan de relance à hauteur de 2 milliards d’euros pour la culture. Il a également expliqué que le port du masque serait désormais obligatoire dans tous les spectacles, avec jauge pleine en zone verte, mais toujours réduite en zone rouge. L’ouverture des salles deviendrait ainsi la règle, en échange d’une compensation des pertes, en cas de jauge réduite. Un soulagement pour une partie du spectacle vivant, qui envisage enfin la reprise à jauge pleine. Mais infaisable dans le monde des musiques actuelles s’insurge le producteur Jules Frutos qui, comme à son habitude, ne mâche pas ses mots.
“Je ne vais pas lancer une tournée si n’importe quelle date peut sauter à tout moment sur décision du préfet.”
« Pour l’aspect financier, on sait déjà qu’on va se faire bananer. On attend simplement de savoir comment. Nous aurons plus de précisions lors de notre rencontre demain avec le Premier ministre, au ministère de la Culture. Quant aux annonces sur les nouvelles règles sanitaires, nous sommes en train de nous allier dans nos différents syndicats pour protester. On ne peut pas dire “rouge on arrête, vert on continue”. Comment voulez-vous qu’on travaille ? Ce sont des annonces politiques qui ne s’adressent qu’à ceux qui n’y connaissent rien. Je ne vais pas lancer une tournée si n’importe quelle date peut sauter à tout moment sur décision du préfet. Soyons sérieux !
Quant à l’idée de compensation, elle convient uniquement au secteur subventionné, car les recettes ne sont pas un élément central chez eux et c’est très bien. Mais la question du privé est de savoir comment maintenir en vie nos entreprises tout simplement ! Supposons qu’on y croit à cette compensation et qu’on s’y mette, avec quels instruments comptables cela va-t-il se faire ? Pour le crédit d’impôt, la mise en place a duré deux ans. Comment peut-on s’imaginer qu’on va organiser de nouveaux concerts ? On va se retrouver avec trois cents, cinq cents, voire mille dates. Très bien. Je paie tout d’avance et ensuite j’envoie la note ? À qui ? Ce sont des rigolos.
“On ne milite pas contre un virus. Tout cela est très hypocrite à mon sens. La reprise n’est toujours pas possible dans ces conditions. Et faire une réunion toutes les semaines n’y changera rien, on va finir par s’énerver. Nous demandons...
Lire la suite sur telerama.fr