Dans un communiqué de presse, le Syndicat des Musiques Actuelles demande au gouvernement des actes concrets pour accompagner les dernières mesures annoncées pour le secteur de la culture, dans l'objectif de "préserver la diversité culturelle française" :
"Mercredi 6 mai, le Président de la République, en présence des ministres de la culture, de l’économie et du travail, ainsi que de 13 artistes associés en visio-conférence, prenait la parole pour dévoiler une série de mesures en faveur du monde de la culture. Nous ne commenterons pas la méthode qui a prévalu à cette allocution, l’essentiel étant pour nous de redonner à la culture une attention à la mesure de ses missions et de la crise qui impacte jusqu’à la survivance de ses modèles. Nous, entreprises adhérentes au SMA, indépendantes et revendiquant une lucrativité limitée, toutes investies dans le secteur des musiques actuelles que ce soit en faveur de la création, de la formation et de la diffusion des œuvres, tenons à saluer la décision de prolonger les droits des intermittents du spectacle jusqu’à fin août 2021.
Nous exerçons en effet notre activité dans un secteur dans lequel les artistes sont au cœur même de la création : cette mesure était donc indispensable pour penser notre écosystème dans la pérennité. N’oublions pas non plus que nos activités impliquent également d’autres contrats courts et précaires ainsi que de nombreux indépendants ou prestataires, tels que les artistes-auteurs, les managers, les attachés de presse, les photographes, la presse spécialisée, les éditeurs, les prestataires techniques, l’hôtellerie et la restauration, les entreprises de sécurité, etc. Ils doivent eux aussi être pris en compte. Nous nous réjouissons en outre de la dotation du tout récent Centre National de la Musique (CNM) de 50 millions d’euros. Cela nous permettra non seulement de lancer les missions qui lui incombent en vue de structurer la filière de la musique en France et que nous avions été contraints de mettre en suspens, mais aussi d’apporter un soutien d’envergure aux entreprises qui relèvent de son périmètre : spectacle vivant comme musiques enregistrées. Nous prenons encore bonne note de la création d’un fonds en faveur des festivals et plus largement des associations et entreprises culturelles, à travers un accompagnement « en capital et en activité ».
En effet, ce fonds est indispensable pour que l’avenir de ces projets ne soit pas hypothéqué à cause de la crise que nous traversons, pour que « les indépendants puissent rester indépendants », puisque, tel que l’a rappelé le Président de la République « ce monde a besoin de son indépendance pour garantir sa diversité ».
Nous sommes particulièrement inquiets de l’avenir de ces projets à moyen terme, dans un environnement mondialisé et hyper concurrentiel.
Nous nous inscrivons de surcroît dans la lignée d’une réouverture progressive des lieux de diffusion proposée par le Président : d’abord avec la reprise des créations et des résidences ces prochaines semaines puis, quand il en sera temps, de la diffusion. Nous attirons aussi l’attention sur l’importance des locaux de répétions ouverts tant aux professionnels qu’aux amateurs qui font partie intégrante du projet de nombreux établissements. Ceci posé, vu les esthétiques que nous diffusons, très majoritairement en configuration « debout », nous ne pouvons envisager de reprendre aujourd’hui notre activité de diffusion de spectacles dans des conditions imposées par les normes sanitaires indiquées et que nous comprenons, mais qui vont à l’encontre de la convivialité et de la proximité qu’implique la diffusion des musiques et que nous revendiquons. Cela questionne autant le sens de nos projets que leur économie, mixte et reposant tout autant sur les ressources issues de la billetterie, du bar et de la restauration que sur des subventions publiques liées à des projets artistiques et culturels qui, nous le savons, ne pourrons répondre en l’état aux normes qui nous seront imposées. Nous saluons à cet égard l’engagement du gouvernement à continuer à soutenir les entreprises, notamment via le dispositif d’activité partielle, tant que notre activité restera à l’arrêt : c’est ce qui garantira notre survie. Aussi, au cours de cette période de transition, nous comptons sur un soutien significatif de l’Etat et des collectivités territoriales pour accompagner les initiatives prises par nos adhérents qui viseront à...
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