Les dirigeants de la manifestation ont mis en place un plan pour éviter la précarité à leurs équipes et aux compagnies.
« J’ai vécu l’annulation de 2003 et, à l’époque, je me suis dit que je ne pouvais rien vivre de pire, dit doucement Philippe Varoutsikos, le directeur technique du Festival d’Avignon. Eh bien là, je crois que c’est pire : tout à coup, il n’y a plus rien. » De la manifestation créée par Jean Vilar, il a tout connu depuis 1985, où il entre au Festival comme régisseur, avant de passer régisseur général, notamment pour la Cour d’honneur du Palais des papes, puis directeur technique.
Entre le « cauchemar » de 2003, où Bernard Faivre d’Arcier avait dû annuler le Festival à la suite de la crise des intermittents du spectacle, mobilisés contre la réforme de leur régime, et celui de 2020, dans lequel s’invite un virus mortel, rien à voir, pourtant. « Nous avons dû faire face à une situation totalement inédite », soulignent aussi bien Philippe Varoutsikos que Paul Rondin, le directeur délégué du Festival.
Comment annule-t-on, en quelques jours, une manifestation qui devait durer trois semaines, présenter une cinquantaine de créations dans une vingtaine de lieux, pour beaucoup patrimoniaux et de plein air, attirer 150 000 spectateurs, et cela pour un budget de 14 millions d’euros ? Les ressources du Festival provenant pour 57 % de subventions publiques (dont environ 31 % de l’Etat, 7 % de la ville d’Avignon, 7 % de la communauté d’agglomération du Grand Avignon, 6 % de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et 5 % du département du Vaucluse) et de 43 % de recettes propres (billetterie, mécénat, sociétés civiles, partenariats spécifiques, vente de spectacles…), le directeur Olivier Py et Paul Rondin ont d’abord sollicité les tutelles, qui ont répondu présent en maintenant l’intégralité de leurs subventions.
Une « semaine d’art » prévue à la Toussaint
Cet engagement, ainsi que celui d’un des principaux mécènes, le Crédit coopératif, et l’abandon de nombre de frais d’exploitation leur ont permis de dégager un budget d’un peu plus de 9 millions d’euros et de concocter un « plan d’annulation, mais aussi de...
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