Les hashtag #JeGarde MaPlace ou #SauveTonSpectacle ont fleuri sur Twitter alors que plusieurs organisations, comme le Syndicat national du théâtre privé (SNDTP), invitaient les spectateurs à ne pas demander, par solidarité, le remboursement de leurs billets. Mais quelles en sont les implications pour la gestion de la billetterie? «Le texte de loi indique qu’en cas d’annulation ou de modification substantielle d’un événement, l’organisateur est tenu de rembourser le billet, sans préciser s’il doit rembourser tout le monde. Ce qui est appliqué, en général, c’est un remboursement pour ceux qui le demandent », observe Pierre-Henri Deballon, directeur général de Weezevent.
L’entreprise de solution de billetterie informatisée a mis en place différents modules de remboursement pour ses clients. Il accompagne, par exemple, le festival Reperkusound à Lyon, qui propose plusieurs scénarios: « Jusqu’au 20 juin, nos spectateurs peuvent demander un remboursement intégral ou partiel de leur billet et faire un don du montant restant », assure son directeur Éric Fillion, précisant que ce don ne fera pas l’objet d’un reçu fiscal, «trop compliqué à mettre en place ». Au-delà du 20 juin, les billets seront valables pour l’édition 2021.
L’association (Mediatone) propose également de faire un don sur la plateforme Hello Asso, qui sera cette fois défiscalisable.
À qui profiteront ces dons? De nombreuses scènes, partout en France, ont d’ores et déjà déclaré qu’elles honoreraient leur contrat avec les équipes artistiques et techniques. Certaines vont plus loin. Le Zef, scène nationale de Marseille, reversera intégralement les billets non remboursés aux compagnies de la région, celles qui ne jouaient pas sur son plateau cette saison. «C’est un geste symbolique au vu des faibles tarifs de notre salle, et qui représentera peut-être entre 2000 et 5000€, mais important pour que les artistes sachent qu’on est là pour les soutenir », reconnaît sa directrice Francesca Poloniato-Maugein. Les billets non remboursés devraient alors faire l’objet d’un reçu fiscal.
David Prochasson