« Emus », « heureux »… Ces mots revenaient sans cesse et les yeux, au-dessus des masques, brillaient à la fin du concert test d’Indochine, samedi 29 mai vers 20 h 30, aux abords de la salle parisienne de l’AccorHotels Arena, à Bercy.
Les groupes des heureux sélectionnés pour participer à cette expérimentation scientifico-culturelle avaient du mal à se diriger vers le métro, couvre-feu oblige. « C’était ouf, génial. Ça fait un bien fou, moi qui fréquente beaucoup les concerts et étais en manque. Un de mes derniers, c’était justement au stade Pierre-Mauroy, à Lille, le concert pour les 60 ans de Nicola Sirkis [le chanteur d’Indochine], en juin 2019 », raconte Hortense Lancesseur, 28 ans, dentiste équin en région parisienne.
Sur les 7 500 personnes retenues, âgées de 18 à 45 ans, à l’issue de trois jours de tests pour détecter et écarter les cas de Covid-19, 5 000 ont constitué le groupe dit « expérimental », pour assister debout, sans distanciation physique, au concert dans la fosse de l’arène de Bercy, et 2 500 personnes ne venant pas au concert ont formé le groupe « contrôle ».
Ayant tous réalisé un test salivaire samedi, ces « cobayes » doivent en effectuer un autre sept jours après, ce qui permettra de comparer le nombre de personnes contaminées et de déterminer si le coronavirus a plus circulé dans cette configuration concert avec le protocole retenu.
« Que tout redémarre »
La fan d’Indochine, enthousiaste à l’issue de la prestation du groupe qui a duré près de deux heures, précise ne pas avoir été gênée par les contraintes de l’expérimentation sanitaire. « On a super bien supporté les masques [des modèles chirurgicaux étaient distribués à tous les participants], ils ne m’ont pas empêchée de danser et de chanter durant tout le concert, mais j’étais au premier rang, contre les barrières, et j’avais de l’espace devant moi, de l’air, je n’étais pas serré dans la foule », précise Hortense Lancesseur.
Sa copine, Caroline Bourgois, 22 ans, était, elle, plus venue pour l’expérience que...