« Trop faibles ». C’est ainsi que les députés jugent les crédits du ministère de la Culture destinés aux territoires. Ils l’ont dit à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak qu’ils l’ont auditionnée le 19 octobre.
Lors de la présentation de son budget, le 26 septembre, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak s’était félicitée d’ « une hausse de 7% » de son budget, hors audiovisuel public. Loin des satisfecits, la locataire de la Rue de Valois, auditionnée, le 19 octobre, par les députés, dans le cadre du débat budgétaire, s’est vu reprocher des crédits « trop faibles » pour les territoires. Des critiques nourries par la crainte croissante d’un resserrement des moyens allouées à la culture par les collectivités.
Quel modèle économique viable pour le patrimoine local ?
Plusieurs parlementaires ont reproché un soutien « trop concentré sur Paris. Les petites communes peinent à sauvegarder le patrimoine communal, qui a été délaissé par le plan post covid », selon Victor Habert-Dassault (Oise, LR). Ce dernier a également regretté l’absence d’aide au transport en zone rurale, alors que ces territoires en sont très dépendants pour se rendre au spectacle. Dans un registre analogue, Jérémie Patrier-Leitus (Calvados, Horizons) s’est interrogé, inquiet, sur « le modèle économique viable pour le patrimoine local. »
Même tonalité du côté de Christine Loir (Eure, RN), qui, en matière de patrimoine, qui a évoqué « des églises de petits villages qui s’effondrent. » Rima Abdul Malak lui a rétorqué qu’elle « ne partageait pas ce constat alarmiste », estimant plutôt le budget consacré au patrimoine « ambitieux, y compris dans le plan de relance. »
Soulignant que le patrimoine religieux concerne l’ensemble des cultes et non pas les seules églises, la ministre a rappelé qu’il représente « 1,1 milliard affecté, ce qui c’est colossal. Des crédits qui n’ont jamais été aussi hauts. »
À son tour, Sophie Taillé-Polian (Val-de-Marne, Groupe écologiste-Nupes) a exprimé un égal ressenti avec un budget « trop parisien, pas assez dans les territoires. Ne serait-il pas temps que la politique culturelle soit un nouveau temps de décentralisation ? »
Ce à quoi Stéphane Lenormand (Saint-Pierre-et-Miquelon, groupe Libertés, indépendants outre-mer et territoires) a reconnu qu’il y avait « des efforts de faits, mais nous partons de très loin », regrettant, à son tour des efforts « trop concentrés » sur la région capitale.
« Seulement 4,4% du Plan de relance pour l’Ile-de-France »
La ministre leur a apporté des réponses chiffrées : « 4,4 % du plan de relance pour l’IIe-de-France », le reste pour les régions. Et pour ce qui est du budget consacré au patrimoine, « plus de la moitié » est affecté au non protégé, ni inscrit ni classé. »
Pour le patrimoine religieux, c’est « 100 millions d’euros par an. » Et de rappeler que le patrimoine historique « c’est 11 % en Ile-de-France et 88 % en région. Donc nos crédits patrimoine sont dédiés à l’ensemble du territoire. » Pour la rue de Valois, le plan cathédrale concerne aussi les régions, à hauteur de « 96 %. »
Entendant, l’inquiétude formulée pour les collectivités, Rima Abdul Malak a rappelé que « les églises, pour la plupart, sont propriété des communes, mais nous sommes aussi à leurs côté via les Drac. »
Déploiement « assez intensif » des Microfolies
La ministre n’a guère reçu plus de satisfecits à propos des Microfolies, dispositif promu par le ministère. Cécile Rilhac (Paris, Renaissance) a estimé qu’il y avait « une inégale répartition dans les territoires ». Et cette dernière de s’interroger sur...
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