Le 13 mars, en fin d’après-midi, un communiqué informe que la 44e édition du festival Le Printemps de Bourges-Crédit mutuel, du 21 au 26 avril, n’aura pas lieu. Peu auparavant, lors d’une intervention télévisée au journal de 13 heures de TF1, le premier ministre, Edouard Philippe, avait annoncé, parmi d’autres décisions visant à lutter contre la propagation du Covid-19, l’interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes.
Depuis la fin de ceux de plus de « 5 000 personnes en milieu confiné » le 29 février, accompagnée, les jours suivants, de mesures plus sévères pour les jauges des salles, les organisateurs de l’un des plus importants festivals français, qui annonce le début de la saison printemps-été, avaient adapté leur fonctionnement. Boris Vedel, directeur général du Printemps de Bourges, revient sur une chronologie remontant à fin janvier, moment où le festival entre dans son développement.
Lorsque Le Printemps de Bourges dévoile, le 29 janvier, sa programmation avec 150 concerts dans la dizaine de lieux de la préfecture du Cher, les premières informations sur l’ampleur de la maladie en Chine commencent à circuler dans la presse. « Comme tous nos concitoyens, la plupart des gens en Europe et un peu partout, j’étais dans ce regard un peu étonné, interloqué, comme si c’était un autre monde, très lointain », reconnaît Boris Vedel.
« Le risque de la maladie devenait concret »
Le 19 février est le jour de la dernière étape des annonces – la première remonte à novembre 2019, avec les noms des têtes d’affiche –, celle de la programmation des Inouïs, dispositif national réputé de repérage et de sélection des nouveaux talents. Des foyers en Corée du Sud, en Iran, en Italie se développent : « Là, bien sûr, on en parle de plus en plus, mais il y a encore cette impression dominante, pour la plupart des gens, que ça ne pouvait pas nous arriver, comme si les catastrophes n’arrivaient qu’aux autres. »
C’est le moment où le festival, comme toute autre structure de même importance, passe en mode production, deux mois de travail avant l’ouverture. « On rentre en...
Lire la suite sur lemonde.fr