Condamné pour le meurtre de sa compagne Marie Trintignant en 2003, M. Cantat doit composer la musique du prochain spectacle de Wajdi Mouawad.
Le directeur du Théâtre de la Colline, Wajdi Mouawad, a refusé, mardi 19 octobre, de déprogrammer Bertrand Cantat, condamné pour le meurtre de sa compagne Marie Trintignant en 2003. L’ancien chanteur du groupe Noir Désir doit composer la musique du prochain spectacle M. Mouawad.
Dans un communiqué, ce dernier a également annoncé son refus de déprogrammer Jean-Pierre Baro, un metteur en scène qui avait été visé par une plainte pour viol classée sans suite, et qui met en scène une pièce pour La Colline, un des six théâtres nationaux en France.
La programmation des deux artistes a suscité l’émotion parmi le mouvement #metootheatre, qui prend de l’ampleur depuis quelques semaines.
Tout en affirmant son adhésion «sans réserve» aux «combats pour l’égalité entre les femmes et les hommes et celui contre les violences et le harcèlement sexuel», M. Mouawad dit refuser de se «substituer à la justice». «Si une personne programmée ou invitée au théâtre se trouve engagée dans une procédure judiciaire, je l’inciterai à se retirer de la programmation jusqu’à ce que le travail de la justice ait été mené à son terme. A ce jour, personne ne se trouve dans cette situation dans la programmation du Théâtre de la Colline», a-t-il dit.
Condamné à huit ans de prison
«Je ne vois donc pas en quoi je devrais changer quoi que ce soit, ou demander à qui que ce soit de se retirer», a encore déclaré le metteur en scène, qui a commandé à M. Cantat la musique de son prochain spectacle, Mère. «Je ne cherche ici à convaincre personne, et si la ministre de la culture ou le président de la République, qui m’a nommé, considèrent que mes positions sont contraires aux principes républicains, que l’un ou l’autre me le fasse savoir et je quitterai la direction du théâtre sur le champ», a-t-il ajouté.
M. Mouawad affirme également son refus de participer à un mouvement «unilatéral» qui «ne souffre d’aucune nuance» et qui «punit au-delà de la justice et du droit».
Interrogée lundi sur France Inter, la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, avait déclaré qu’elle n’avait ...
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