La ministre de Culture a annoncé la fin des règles de distanciation dans les salles de concerts et les théâtres, pour relancer le secteur dont le chiffe d'affaires a fondu. Les syndicats demandent que les aides soient prolongées jusqu'à la fin de l'année.
Va-t-on assister au déconfinement du spectacle vivant pour cette rentrée ? La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, s’est prononcée pour la fin de la distanciation dans les salles de concert et les théâtres, au moins pour les spectacles «assis». Fini les jauges amputées de moitié et le siège vide entre les spectateurs, lesquels continueront toutefois obligatoirement de porter un masque. La ministre s’est engagée auprès de différents représentants du spectacle vivant, qu’elle a rencontrés mercredi rue de Valois lors d’une série de réunions, à défendre cette idée lors du prochain Conseil de défense, dont la date n’est pas encore fixée.
«Motif d’espoir»
«Roselyne Bachelot a bien compris notre point de vue, c’est un motif d’espoir : pour nous, la distanciation impose des jauges trop dégradées, nous devons avoir des jauges à 85 %», a rapporté à l’AFP Malika Seguineau, du Prodiss, syndicat des salles de spectacle musical et des festivals. «Nous croyons dans la responsabilité des spectateurs, comme quand ils prennent le métro, le train, l’avion, comme quand ils reprendront le chemin du bureau en septembre», dit-elle. Une revendication qui s’établit aussi par comparaison avec d’autres lieux de spectacles, et notamment par l’incompréhension d’une grande partie du secteur de voir que le parc du Puy-du-Fou avait, par dérogation préfectorale, pu augmenter le week-end dernier la jauge de ses Cinéscénies jusqu’à 9 000 spectateurs, doublant presque le maximum des 5 000 personnes autorisées jusqu’à la fin octobre. L’autorisation leur a été retirée pour ce week-end, mais une demande de clarification du cadre dérogatoire a néanmoins été demandée à Roselyne Bachelot.
«Une ministre très concernée»
«Nous avions en face de nous une ministre de la Culture très concernée, à notre écoute, avec une vraie envie de défendre le secteur. Elle nous l’a répété en début de rencontre : elle veut sauver le spectacle vivant», a réagi Bertrand Thamin, président du syndicat des théâtres privés, dans le Parisien. Sauver n’est pas trop fort, le secteur a fondu des trois quarts. Selon une étude publiée par le ministère en juillet, «l’impact de la crise du Covid-19 [sur la culture] se traduira par une baisse moyenne de chiffre d’affaires de 25 % en 2020 par rapport à 2019 (de 97 à 74,7 milliards d’euros). L’effet sera le plus important sur le secteur du spectacle vivant (-72 %), du patrimoine (-36 %), des arts visuels (-31 %) et de l’architecture (-28 %)». Avec la précision d’une perte de 4,2 milliards d’euros pour le seul spectacle vivant et un différentiel de -97 % de chiffre d’affaires entre avril et août par rapport à la même période en 2019.
Une autre demande appuyée par le Prodiss concerne...
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