Les acteurs privés comme publics sont satisfaits de l'enveloppe annoncée par le Premier Ministre et la Ministre de la Culture. Reste à suivre de près comment cette aide sera ventilée entre les opérateurs.
Sur le plan de relance pour la culture de 2 milliards d'euros annoncé par le Premier Ministre, le spectacle vivant se taille une part de choix avec 432 millions d'euros. « L'effort consenti se devait d'être massif, à la hauteur des difficultés que vous rencontrez, de l'importance économique et sociale du secteur », a déclaré Jean Castex aux professionnels.
Et cela, sans compter la prolongation du chômage partiel jusqu'à fin 2020 et du crédit d'impôt spectacle jusqu'à fin 2024, les 30 millions d'euros dédiés aux commandes artistiques, le milliard de l'année blanche des intermittents , et les 100 millions de provisions destinés à compenser les pertes de billetterie liées aux jauges dégradées dans les salles de spectacles (à partager avec les cinémas).
C'est un soulagement pour les acteurs privés qui reçoivent 220 millions, conformément à leurs attentes. Sur ce total, 200 iront à la filière musicale (producteurs, diffuseurs…). A charge pour le Centre National de la Musique (CNM) de ventiler cette somme, CNM lui-même renforcé par une rallonge de 10 millions. Pour Aurélien Binder, vice-président du Prodiss, le syndicat du spectacle musical et de variété, « ce plan va aider à reconstituer la trésorerie des entreprises, à remettre en marche les tournées et productions le moment venu, à lancer des campagnes de communication. Bien sûr l'incertitude demeure pour les grandes jauges et les spectacles debout ».
Déséquilibre Paris-régions
Les théâtres privés - une soixantaine à Paris et quelques-uns en régions - se partageront les 10 millions restants gérés par l'Association de Soutien au Théâtre Privé. Là encore, c'est ce qui était réclamé . « On y voit la reconnaissance de la qualité du théâtre de production » note Stéphane Hillel, président de l'ASTP dont les membres vont rouvrir en septembre-octobre malgré le port du masque et les jauges réduites en zone rouge.
Du côté du spectacle public, qui reçoit 200 millions, on se dit « satisfait d'avoir été considérés, même si on reste vigilant » confie Nicolas Debourg, président du Syndeac. Les opérateurs nationaux ( Opéra de Paris , Comédie Française, Chaillot , Odéon, Colline, Opéra Comique, TNS, Villette, CND), raflent 120 millions, contre 30 pour les établissements labellisés sur le territoire (Scènes nationales ou conventionnées, Centres dramatiques ou chorégraphiques nationaux, pôles cirque…), et 30 pour les orchestres, ensembles, opéras, festivals subventionnés, en régions.
Enfin 12 millions iront aux...
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