Galeries, musées, salles de spectacles, organisateurs de concerts… chacun cherche sa solution. Des jauges réduites au drive-in, en passant par les concerts en mode dégradé ou captés… toutes les propositions ressemblent à des pis-aller. Tandis que le plan de soutien annoncé par le président de la République devrait être élargi, selon Jack Lang.
Jamais les acteurs du secteur culturel n'auront eu à se réinventer autant qu'en cette période de coronavirus. Pas une discipline artistique qui ne soit impactée. De la promiscuité du spectacle vivant à l'internationalisation des grandes foires d'art ou des expositions blockbusters, plus rien de cela n'est possible avant longtemps. Le président de la République a annoncé la semaine dernière un plan pour sauver le secteur. Dans une interview aux « Echos », Jack Lang, l'ancien ministre de la Culture, chiffre le besoin de financement à 5 milliards d'euros.
Pour les professionnels, tout vire au casse-tête : engorgement des événements à reporter, incertitudes sur la billetterie et le mécénat, conditions sanitaires draconiennes. A telle enseigne que l' Opéra de Paris , englué dans 40 millions de pertes, songe à fermer pour travaux jusqu'à la fin de l'année. Certains théâtres municipaux pourraient, de leur côté, ne pas rouvrir à l'automne tant les maires craignent une mise en cause pénale (ce qui bloque aussi les tournées des pièces parisiennes). Quant aux grands événements artistiques de la rentrée, ils sont annulés à leur tour, de la Biennale d'art contemporain de Lyon à la Biennale Paris (antiquaires) au Grand Palais.
Limiter les dégâts
Pour les théâtres privés , la distanciation physique est incompatible avec leur modèle économique. Pour les festivals , en supposant de réduire la voilure, c'est l'esprit même de ce type de manifestation qui est menacé. Pour les arenas, difficile de se réinscrire dans les tournées internationales avant 2021. Pour les musées phares, plus question de faire venir d'oeuvres des quatre coins de la planète, d'autant plus sans touristes pour les découvrir.
Chacun cherche sa solution afin de limiter les dégâts et de s'acheminer vers une reprise. Privées de foires, les galeries imaginent des parcours à travers des vernissages simultanés tels Paris Gallery Week-End, du 2 au 5 juillet. Les musées nationaux, eux, entendent se recentrer sur leurs propres collections, ce qui sera moins coûteux et plus écologique, en suscitant néanmoins la curiosité par des thématiques en écho aux questions de société majeures.
A chacun sa solution
Le SNES (Syndicat national des entrepreneurs de spectacles) évoque l'éventualité pour la saison 2020-2021, de faire deux représentations dans la même soirée ou sur deux soirs consécutifs afin d'étaler les spectateurs, à condition que l'Etat subventionne les places vides.
Le directeur de la Comédie de Caen, scène publique qui accueille 36 compagnies en résidences à la rentrée, réfléchit à convier un...
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