Une pétition à l'initiative du metteur en scène Jean-Claude Fall alerte le président de la République sur la situation précaire de ces travailleurs des industries culturelles.
Les intermittents du spectacle, dernières victimes indirectes du coronavirus? L'annulation des concerts, festivals, tournages et autres événements culturels auxquels participent ces comédiens, musiciens et techniciens plonge ceux-ci dans une situation bien sombre. Et l'interdiction des événements culturels rassemblant plus de 5.000 personnes jusqu'à la fin de l'été annoncée mardi par Édouard Philippe n'a rien fait pour apaiser leurs craintes.
«Culture en danger», s'insurgent-ils dans une pétition à l'initiative du metteur en scène Jean-Claude Fall. Publiée sous forme de lettre ouverte au président de la République sur le site change.org, la missive a recueilli près de 50.000 signatures mercredi en fin de matinée. «Nous avons peur que, malgré les efforts des uns et des autres, les mises en garde répétées venues de tous bords, votre gouvernement ne soit pas assez en alerte sur les problèmes à venir pour les artistes et les technicien-ne-s intermittent-e-s du spectacle, du cinéma et de l'audiovisuel, dans un temps qui va s'accélérant», clament les signataires.
À l'origine de leur crainte, le statut particulier des intermittents du spectacle qui, depuis la fermeture des salles de spectacles et l'interruption des tournages, dépendent essentiellement de l'assurance-chômage. Même si, comme le veut le meilleur scénario, les salles venaient à rouvrir et les tournages à reprendre à la mi-juillet, la longue période d'inactivité vécue risquerait d'empêcher beaucoup d'entre eux de cumuler les 507 heures nécessaires au renouvellement de leurs droits pour l'année suivante.
Or, les ministères du Travail et de la Culture ont annoncé le 19 mars que la période de confinement ne serait prise en compte dans le calcul des droits seulement pour les intermittents dont la date de réouverture des droits tombe entre le 15 mars et 31 mai.
Année blanche pour année noire ?
Les signataires de la pétition, parmi lesquels figurent les artistes Dominique A et Sanseverino demandent «une remise des compteurs à zéro», afin de permettre d'éviter un «tsunami social et culturel». C'est-à-dire, un prolongement d'au moins quatre mois (période correspondant à l'arrêt de leur activité) de leurs droits. Une période qui pourrait...
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