Un rapport de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs, publié mercredi, conclut que les suites de la crise sanitaire entraîneraient une perte de 3,5 milliards d’euros de revenus pour les créateurs.
Les créateurs du monde entier sont à la peine. Quels que soient leurs répertoires – musique, audiovisuel, arts visuels, spectacle vivant et littérature – leurs droits d’auteur vont s’effondrer en 2020 et 2021 et pourraient chuter, dans l’hypothèse la plus sombre, de 35 %. Ce qui représenterait une perte de revenus de 3,5 milliards d’euros. Telle est la principale conclusion du rapport « Covid-19, crise, résilience, reprise » publié mercredi 28 octobre par la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac), qui réunit 232 sociétés d’auteurs de 121 pays.
« L’incertitude des créateurs face à l’avenir est encore pire que ce qu’elle était lorsque la pandémie est apparue la première fois. Des millions de créateurs sont en train de perdre leurs moyens de subsistance. Nous avons été le premier secteur impacté et nous serons le dernier à récupérer », affirme le président de la Cisac, Björn Ulvaeus, l’un des anciens piliers du groupe suédois ABBA.
La musique, qui génère le plus de droits mondiaux, prend la crise de plein fouet. L’étude souligne que la pandémie étiole de manière particulièrement violente les droits issus des concerts, des salles de spectacles et des exécutions dans les espaces publics (discothèques, bars…) où les chutes de revenus pourraient atteindre jusqu’à – 80 % en 2020.
Contrecoup de la pandémie
Aucun droit ne sera perçu par les artistes ou les interprètes pour les millions d’événements annulés. Le streaming musical, même s’il contribue à soutenir chaque jour davantage l’exploitation numérique des œuvres, n’arrive pas encore à compenser les pertes liées à ces autres sources de revenus.
Le contrecoup de la pandémie devrait « durer jusqu’à une date avancée en 2021 et au-delà » assure la Cisac, qui prévoit l’an prochain des perceptions de droits inférieures à celles de 2019, dans tous les répertoires. « La belle progression des collectes enregistrée l’an dernier – avec un impressionnant + 7,8 % qui a permis de dépasser les 10 milliards d’euros – semble déjà être de l’histoire ancienne », souligne Gadi Oron, directeur général de la Cisac. Les pertes de 2020 devraient à elles seules effacer cinq années de croissance des droits mondiaux depuis 2015.
« Pour sortir durablement de cette crise, nous avons besoin de l’intervention des Etats. Pas seulement pour proposer des fonds d’urgence, aussi bienvenus soient-ils », affirme le...
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