Les professionnels ont été informés au cœur de l’été qu’ils ne pourraient pas se produire au Poc. La scène travaille à une indemnisation.
La saison reprend au Poc. Et elle pique un peu les professionnels du monde du spectacle. La scène municipale d'Alfortville, contrainte à la fermeture depuis la crise sanitaire, rouvre sa billetterie ce mardi. Mais à l'affiche de cette demi-saison établie jusqu'en décembre, une vingtaine de représentations. Mais point de théâtre. Alors qu'avant son départ, l'ancienne directrice de la scène municipale avait prévu 22 compagnies.
C'est au cœur de l'été, un 24 juillet, que ces professionnels ont reçu un courrier de l'Avant-scène, l'association qui gère la salle de spectacles, les informant de leur déprogrammation, en raison des conséquences financières de l'épidémie de Covid-19 pour la structure. « Nous avions 48 spectacles programmés, et déjà des difficultés financières. Dans le cadre du Covid, c'était infaisable », justifie Jean Mayet, nouveau président de l'Avant-scène, qui a participé en son temps à la création de la scène.
« Des engagements ont été pris »
Mais alors que « des négociations sont en cours avec certaines compagnies », ce lundi, les syndicats de la profession, Syndeac, Synadi, Profedim et SNSP, ont décidé d'écrire au président de l'association et au maire PS d'Alfortville pour obtenir réparation.
« Il y a clairement un préjudice, dénonce Vincent Eches, délégué régional du Syndeac. La période a été particulièrement complexe pour les compagnies. Elles n'ont pas pu se produire durant le confinement. Cette saison va être cruciale pour leur équilibre budgétaire. Des engagements ont été pris, ils doivent être honorés. »
Pour la metteuse en scène Hélène Soulié, le Poc, c'était « 15 jours de résidence, 6 représentations, 19 salariés, l'aboutissement de trois ans de travail ». Et plus encore qu'un manque à gagner de 18 000 € environ, « une visibilité en région parisienne » que n'aura pas la compagnie Exit, originaire de Montpellier (Hérault). « Les saisons sont déjà bouclées, il sera difficile de retrouver d'autres espaces pour se produire », ajoute la dramaturge, qui devait présenter « Madam », pour Manuel d'Auto Défense À Méditer.
Le maire prêt à indemniser à 50 % les troupes
Ce petit monde du spectacle s'étonne d'autant plus en découvrant la nouvelle affiche du Poc. « Ce sont les représentations qui coûtent le plus cher qui sont programmées alors que les jauges sont réduites, ce n'est pas cohérent », poursuit Vincent Eches. Non sans y voir une reprise en main de la salle, au projet jusque-là, jugé trop élitiste. « Ce n'est pas la première fois que le politique prend la main sur une programmation pour la rendre plus grand public, note Hélène Soulié, toujours « déroutée » par la déprogrammation. Mais cela pose question sur la place de l'artiste par rapport à son outil de travail que sont les théâtres. » On retrouvera notamment sur la scène du Poc la danseuse Marie-Claude Pietragalla le 30 septembre, le chanteur Vincent Delerm le 7 octobre ou l'humoriste Pierre-Emmanuel Barré le 4 novembre.
Une incompréhension accentuée par...
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