Comment cette enveloppe, annoncée le 27 août, sera-t-elle ventilée entre les opérateurs ? Culturelink détaille pour vous les mesures annoncées pour la rentrée.
Pour faire face à la crise qui a touché le secteur culturel de plein fouet, Jean Castex concède que « l’effort consenti se devait d’être massif, à la hauteur des difficultés ». Lors de cette réunion rue de Valois du 27 août en présence de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot et des organisations représentatives du spectacle vivant, le Premier Ministre a chiffré cet « effort » à 432 millions d’euros. Une somme qui fait partie des 2 milliards d’euros prévus plus largement pour le plan de relance du secteur culturel.
Ce montant de 432 millions d’euros sera partagé entre le spectacle vivant privé, à qui reviendra 220 millions, et le secteur subventionné qui bénéficiera quant à lui de 200 millions. La quasi-totalité de la première somme profitera à la filière musicale dans son ensemble. À charge du Centre National de la Musique (CNM) de ventiler ces 200 millions d’euros entre producteurs, auteurs et diffuseurs. Lancé en janvier dernier sous tutelle du Ministère de la Culture, le CNM se verra en outre accorder une rallonge de 10 millions d’euros afin d’assurer ses missions au service des professionnels de la musique. Les théâtres privés et compagnies non subventionnées toucheront également leur part, à hauteur de 10 millions d’euros.
Les chiffres annoncés pour le secteur public ont eux aussi semblé satisfaire, avec une somme de 200 millions. Répartis entre les différents acteurs du spectacle vivant, les opérateurs publics nationaux recevront 120 millions, tandis que les institutions en région et les ensembles, orchestres et festivals se partageront 60 millions. Un fonds de 20 millions servira à soutenir la transition écologique.
Le plan de relance entend par ailleurs apporter un soutien à l’emploi et la création, à travers un programme de commande artistique doté de 30 millions et une somme de 12 millions versée aux artistes-auteurs.
D’autres mesures mises en place visent à amortir la crise subie par le secteur, parmi lesquelles la prolongation de l’activité partielle jusqu’au 31 décembre 2020. Le crédit d’impôt pour le spectacle vivant et le crédit d’impôt phonographique le seront également jusqu’au 31 décembre 2024. Pour pallier les pertes des billets non vendus, un mécanisme de compensation doté de 100 millions d’euros sera instauré à compter du 1er septembre 2020.
L’objectif de ces mesures exceptionnelles ? Favoriser la reprise d’activité des acteurs du spectacle et encourager le retour du public dans les salles. Cependant, ce plan de soutien sera-t-il suffisant pour que le spectacle vivant lève le rideau pour de bon ? Car si les 432 millions permettront sans doute d’assurer une rentrée un peu plus sereine, les restrictions sanitaires font toujours pression sur les salles de spectacles, les théâtres et les festivals : limitation à 5 000 spectateurs (sauf dérogation), concerts et festivals debout toujours interdits…
Afin de soulager les structures, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a fait part de la décision de revenir à une jauge de 100% dans les salles de spectacles. Autre nouveauté : sur scène, les artistes seront exemptés des règles de distanciation physique. Dans la mesure où les dispositifs sanitaires sont appliqués de façon rigoureuse, ils pourront donc retirer leur masque lorsqu’ils se produisent sur un plateau.
Garance Lunven